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Critique de Roberte53


Dans cet ouvrage très complet et très instructif, Hélène Carrère d'Encausse analyse la situation de la Russie post-soviétique qui peine à trouver sa place dans l'échiquier politique et géostratégique du monde moderne… Lors de son accession au pouvoir, Vladimir Poutine s'ouvre à l'Occident, dans un premier temps, en se tournant vers les Etats-Unis et les pays européens avec lesquels il souhaite améliorer les relations commerciales et diplomatiques. Cependant, son territoire s'étendant jusqu'aux confins de l'Asie, le maître du Kremlin n'oublie pas de consolider et développer des liens commerciaux et amicaux avec les pays asiatiques. Par ailleurs, les relations étroites et "privilégiées" qu'il entretient avec « l'étranger proche », c'est-à-dire les pays de la CEI (Communauté des Etats Indépendants), désormais libérés du joug soviétique, ne sont pas toujours au beau fixe et leurs velléités d'appartenance à l'OTAN l'agacent...

La romancière tente d'expliquer la ligne géopolitique et diplomatique souhaitée par un Vladimir Poutine, embourbé dans un débat eurasien dont il n'arrive pas à s'extraire. Force est de constater que la complexité de ce personnage autocrate, dont il est bien difficile de cerner les véritables intentions, donne du fil à retordre à notre éminente historienne de la Russie. Lors de la publication du livre en mai 2010, la Russie n'avait pas encore pris possession de la Crimée et on était encore loin de la guerre en Ukraine ; cependant, on peut d'ores et déjà constater l'incohérence des prises de position de Vladimir Poutine dont les actes sont souvent contraires aux propos tenus ou aux promesses faites. Convaincu de la puissance de son empire dont il aimerait étendre l'influence partout dans le monde, le chef du Kremlin se heurte à bien des difficultés, et ce n'est pas sa personnalité trouble, vacillant toujours entre septicisme et autoritarisme, qui l'aidera à trouver le chemin à suivre pour y parvenir.

Il y a quelques temps, Hélène Carrère d'Encausse s'était elle-même fourvoyée sur le compte de Vladimir Poutine, en affirmant qu'il n'attaquerait jamais l'Ukraine… c'était mal le connaître. Alors faut-il avoir peur de la Russie ? Et Vladimir Poutine serait-il un homme du XXIème siècle, tourné vers l'avenir mais néanmoins assujetti et traumatisé par un lourd passé soviétique dont il n'arrive pas à s'extirper ?
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