AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de CoquelicoteAzimutee


Nous sommes 25 ans avant le Protectorat de l'ombrelle, en 1851. Sophronia Temminick, 14 ans, fait le désespoir de sa mère. Elle n'a rien d'une lady. Alors ses parents l'envoient à Mademoiselle Geraldine's Finishing Academy for Young Ladies of Quality, un pensionnat pour jeunes filles de bonne famille, afin de faire de Sophronia une jeune femme du monde. Ce qu'ils ignorent, c'est que ce pensionnat apprend aux jeunes filles à « finir » leur éducation, mais aussi à « finir » des personnes… En plus des bonnes manières, Sophronia va apprendre à manier le couteau, à distraire l'attention pour commettre un larcin et d'autres choses. Mêlons à ça une petite dose de mystère avec un étrange prototype et ses relations parfois houleuses avec d'autres pensionnaires, et on a un bon résumé des premiers chapitres.

J'ai lu tout le Protectorat de l'ombrelle en français, je savais donc que le vocabulaire de Gail Carriger était particulier, mais j'avoue que les premiers chapitres ont été assez difficiles ! L'inconvénient du livre papier, c'est que quand on ne comprend pas un mot, on doit chercher dans le gros dictionnaire. Avec une liseuse, une pression du doigt et c'est fait… le début de ma lecture a donc été laborieux et malgré mon envie de continuer le roman en journée, je ne pouvais pas l'emporter avec moi pour les transports en commun. Au bout d'un moment, j'avais assimilé les éléments de vocabulaire qui revenaient les plus souvent et sur les derniers chapitres je n'ouvrais plus le dictionnaire. Je pense que ça ira mieux sur le deuxième tome. Il faut un temps d'adaptation en tout cas.

Cela dit, l'écriture est délicieuse et je ne regrette pas du tout d'être partie dans la VO, bien au contraire. Gail Carriger lie à merveille le vocabulaire désuet du XIXème et des termes un peu plus modernes et dynamiques. Trouver des mots tels que topping ou capital me fait bien rire, ou des termes plus étranges tels que discombobulate. Il faut ajouter à ça les noms toujours aussi farfelus dont elle dote ses personnages et c'est un véritable plaisir !

J'ai retrouvé aussi avec plaisir des personnages loufoques et/ou attachants comme elle sait en créer. Sophronia est une héroïne qui m'a rapidement convaincue et j'ai beaucoup aimé la suivre dans sa première « année » à Mlle Geraldine's. Son amie Dimity est également toute rigolote. L'ennemie Monique de Pelouse tient parfaitement son rôle. J'ai été très agréablement surprise de découvrir le personnage de Soap, que j'espère voir souvent ! On croise également deux personnages que l'on connaît déjà, mais avec 25 ans de moins… Je ne vous dis pas de qui il s'agit, sinon ce ne serait pas drôle ! Il y a aussi tous les professeurs, autant de nouveaux personnages plus ou moins intriguants.

Concernant l'histoire, la couverture de mon édition parle d'un Harry Potter à la sauce steampunk. Je ne suis pas d'accord. Je ne vois vraiment pas le rapport avec la saga de J. K. Rowling, hormis le fait que Sophronia et Harry vont dans une école particulière qui n'est pas destinée au commun des mortels. le steampunk par contre, bien sûr, c'est la marque de Gail Carriger. Un steampunk rigolo, abordable pour les néophytes du genre et qui ne rebute pas ceux qui (comme moi) ne sont pas fans des longues considérations scientifiques. Ce côté est d'ailleurs peut-être moins développé que dans The Parasol Protectorate si on considère que les surnaturels en sont un élément important. Mais on voit beaucoup de mechanicals, le "pensionnat" lui-même est très original et il y a ce fameux prototype… Personnellement, ça m'a beaucoup plu ! Pourtant, je ne suis pas très « robot », mais comment ne pas craquer pour Bumbersnoot ?

La seule chose que j'aurais à reprocher à ce premier tome, c'est qu'aussi agréable soit-il, il manque un peu de peps. Il y a quelques péripéties (suivant les plans plus ou moins farfelus de Sophronia) mais globalement le rythme est assez lent, ce qui peut gêner. Ça ne m'a pas vraiment embêtée, car c'est rattrapé par le plaisir de la découverte, de suivre les personnages et par cet humour caractéristique de Gail Carriger qui me parle beaucoup. Comment ne pas frémir devant toutes ces entorses aux convenances de l'époque victorienne ?

Etiquette & Espionage a tenu ses promesses pour moi. Certes, c'est un livre jeunesse, mais en ayant cela à l'esprit, un adulte appréciera beaucoup. J'y ai à peine pensé pour tout dire. le Protectorat de l'ombrelle était déjà une saga légère ; il en sera de même ici, la seule différence étant que l'héroïne est jeune, avec tout ce que ça comporte. Je terminerai en disant qu'Alexia aurait certainement adoré profiter des enseignements de cette finishing school !
Lien : http://sans-grand-interet.co..
Commenter  J’apprécie          20



Ont apprécié cette critique (2)voir plus




{* *}