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Critique de Chaplum


« La dame noire » est un roman foisonnant sur la communauté africaine-américaine et plus particulièrement sur la frange privilégiée de celle-ci. On est loin des quartiers populaires où les noirs sont ghettorisés par des politiques mises en place par les blancs. Non, l'action se situe dans les quartiers huppés, mettant en scène des noirs qui ont réussi et qui se sont immiscé dans les sphères du pouvoir. D'ailleurs, le couple Carlyle est un de ces couples qui a préféré s'installer dans une ville où la population est quasiment exclusivement blanche, au grand dam de leurs familles, qui leur reproche une sorte de trahison. Cela m'a un peu fait penser à Condoleeza Rice.

Stephen Carter, lui-même proche de ces milieux intellectuels assez huppés, développe dans ce roman les luttes d'influence au sein de la communauté noire bourgeoise, celle qui appartient à des clubs selects, en apparence inoffensifs, mais au sein desquels se jouent des enjeux politiques insoupçonnés. le maître mot est la discrétion ! En effet, l'important est de ne jamais laisser paraître le pouvoir acquis par ces africains-américains, mais de toujours laisser croire aux caucasiens (les blancs ) que ce sont eux qui tirent tous les fils ! Mais au final, ce fil conducteur n'est que peu développé par rapport à l'enquête que mène Julia Carlyle au sujet de la mort de Kellen Zant. Double enquête en parallèle, puisque ce décès fait resurgir le meurtre, vieux de trente ans, de Gina Joule, fille d'un professeur de l'université.

J'ai vu que certains lecteurs reprochaient au roman que les relations noirs-blancs étaient finalement peu développées et que c'était dommage. Je n'ai pas trouvé cela préjudiciable, personnellement, car, selon moi, le message que veut véhiculer Stephen Carter passe parfaitement bien ! Et le roman est quand même avant tout un thriller, et un excellent thriller ! Il sort des sentiers battus de par son sujet et ses personnages. Et je dois reconnaître que la fin m'a bluffée ! Les personnages sont très bien construits, leur psychologie est parfaitement fouillée et le moins qu'on puisse dire c'est que l'auteur excelle à brouiller les cartes à leur sujet. Plus j'avançais dans ma lecture, plus je doutais de tout le monde. Lemaster est évidemment le personnage qui apparaît le plus ambigu mais même Julia me semblait fausse et double alors qu'elle est le personnage central dans la majorité du roman. Je ne vais bien sûr pas vous dire si j'ai eu raison ou non de la soupçonner. Mais je dois reconnaître cette force du romancier de réussir à faire douter de tous ses personnages. le seul reproche que je pourrais formuler concerne les quelques longueurs et les quelques passages où j'ai trouvé que l'auteur tournait un peu en rond, mais même là, c'est minime car j'ai énormément apprécié ce roman et ça ne m'a pas vraiment gêné. Surtout que l'écriture y pallie, tant elle est maitrisée. J'ai bien envie de lire son premier roman, « Echec et mat », mais je vais quand même attendre quelques temps avant de m'y attaquer car c'est aussi un pavé !
Lien : http://www.chaplum.com/la-da..
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