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Critique de liliterre


Ce roman est une réécriture assez réussie (et très originale pour le sujet du conflit) du mythe de Roméo et Juliette, qui peut déstabiliser toutefois : certaines idées se trouvent inversées et vont à l'encontre de celles qu'on avait des amants maudits. Ainsi, Romy est à l'opposé de l'image que l'on a de Juliette, avec ses Converses, cette volonté de jouer les rôles masculins au théâtre… Julius n'est pas le Roméo de Shakespeare : il apparait extrêmement timide et peine à s'imposer avec ses bouclettes de chérubin. J'ai trouvé très actuelle l'opposition végan contre « carnivores » ou même gars de la ville contre gars des champs, nouveaux contre anciens.

Mais clairement, ce roman n'est pas l'histoire de Romy et Julius : c'est un peu de l'histoire de tous les adolescents réunis ; on y découvre des questions importantes qui peuvent parler à nos jeunes collégiens : la pression de la société (ou des parents) qui force à des choix bien tranchés auxquels on n'adhère pas complètement, l'orientation en fin de troisième alors que peu savent encore ce qu'ils veulent faire de leur vie, le harcèlement et la passivité des spectateurs de harcèlement, l'amitié qui s'étiole parfois même entre les deux « meilleures amies du monde pour la vie », et… l'Amour bien sûr ! Qui nous met des papillons dans le ventre, qui fait qu'on ne pense qu'à l'autre, qui nous pousse à nous geler les miches dehors et à parcourir néanmoins des kilomètres à vélo…
J'ai aimé le fait que, dans ce roman, les adolescents se trouvent acteurs de leurs conflits : ils ne subissent pas le différend de leurs parents ; la responsabilité des jeunes est ici forte, ils réfléchissent à leurs idéaux et s'investissent, essayant difficilement de faire la part des choses.

Néanmoins, d'autres choses m'ont gênée, d'un point de vue littéraire. La volonté d'inclure des « Actes » par exemple. J'imagine que pour des adolescents qui découvrent la littérature, la différence entre récit, théâtre et poésie, cela peut « embrouiller » un peu l'esprit. Je ne vois pas l'intérêt de ces actes et cela peut entrainer à une confusion des genres. Par ailleurs, les narrateurs sont multiples ; un peu trop à mon goût, et il est parfois difficile de les identifier immédiatement. Cette polyphonie met en avant une grande diversité de personnages et efface quelque peu les deux amoureux ; je trouve cela dommage (et en même temps, d'autres que moi trouveront que ce roman s'adresse alors plus à TOUS les ados, que cela fait moins mièvre…).

Enfin (mais comment lutter contre cela ?), le langage de Shakespeare m'a manqué ; j'ai trouvé que le style perdait un peu en maturité, en recherche, en beauté…
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