AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Emnia


Femme fatale et orientalisme fin-de-siècle.


Roman d'un auteur aujourd'hui oublié, publié a priori à la fin du XIXe siècle, La Libertine offre aux yeux des lecteurs les frasques de la superbe Zia, femme libérée de tout, des convenances, de la morale, de son humanité, qui, adorée en déesse par deux hommes, deux amis, les mènera l'un et l'autre à leur perte. Nonce Casonova, qui multiplie les allusions érotiques au point que l'on puisse s'interroger sur la réception du texte à l'époque, traite ici de façon conventionnelle le mythe de la femme fatale, idole mortifère chère aux décadents.

L'originalité du récit vient de son aspect désincarné. Tout passe par les dialogues excessifs, grandiloquents, lyriques, mais dont le naturel invite malgré tout à la déclamation. A travers eux se révèlent crescendo la cruauté sans borne de Zia, et l'obsession dévorante des deux hommes qui ira de pair avec leur déchéance. La lecture du texte s'apparente beaucoup à celle d'une pièce de théâtre. Les quelques vagues indications de lieu, se limitant à de brèves mentions de palmeraies et dunes de sables, créent dans l'esprit du lecteur l'équivalent imaginaire de décors en carton-pâte. Dans cet Orient de pacotille, les mouvements des personnages sont à peine esquissés au point, parfois, que l'on ne sache plus qui est en scène, ou que les personnages eux-mêmes se fassent surprendre par une présence pourtant toute proche, comme si le récit se déroulait dans un espace fantasmé baigné de ténèbres.

Nonce Casonova, s'il ne renouvelle pas absolument le mythe, en donne avec sa Libertine une très belle déclinaison. Reste à souhaiter qu'un jour un metteur en scène se prenne d'affection pour ce texte méconnu et lui redonne vie sur les planches.



Lien : https://mahautdavenel.wordpr..
Commenter  J’apprécie          130



Acheter ce livre sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten
Ont apprécié cette critique (11)voir plus




{* *}