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Critique de Yvan_T


Butcher Baker est un ancien super-héros qui mène dorénavant une vie de débauche, faite d'alcool, de drogues et d'orgies sexuelles. Les criminels étant tous derrière les barreaux, il jouit donc pleinement de sa retraite dorée, jusqu'au jour où Dick Cheney et Jay Leno viennent lui proposer une dernière mission : détruire la prison de haute sécurité qui héberge tous les super-vilains qu'il a jadis arrêtés et qui coûtent beaucoup trop cher au contribuable. le Redresseur de torts reprend donc du service au volant de Liberty Belle, son gros camion bariolé aux couleurs de la bannière étoilée, et fonce vers son nouvel objectif. le bâtiment est rapidement réduit en miettes, mais plusieurs locataires survivent néanmoins à l'explosion. du coup, le héros retraité doit faire face à la vengeance des malfrats qu'il a loupé, ainsi qu'à un shérif particulièrement pugnace, qui n'apprécie pas trop qu'on roule à trop vive allure sur ses routes.

Alors que le huitième épisode vient à peine de paraître aux États-Unis, Ankama propose déjà l'intégrale de cette saga complètement déjantée au sein de son excellent label 619. Butcher Baker est un surhomme moustachu particulièrement bourrin, dont le flux sanguin a tendance à rester en dessous de la ceinture. Faussement patriotique, malgré un nombre de « stars and stripes » qui aurait de quoi faire jalouser Captain America, il effectue ici un come-back explosif parsemé d'action et de jurons. Une fois les présentations faites, le scénario se transforme vite en une longue course-poursuite complètement folle et au rythme totalement effréné. Bousculant les conventions et provocante à souhait, cette série multiplie les délires et les affrontements. Si l'intrigue de ce road-trip décadent tient sur un timbre poste et que le héros est fort caricatural, le lecteur s'attache néanmoins aux déboires du shérif Willard et se rend vite compte que cette traque sans merci et foncièrement drôle n'est finalement qu'un prétexte pour permettre au dessinateur de se laisser aller dans un délire visuel jouissif.

Mike Huddleston se lâche complètement et propose un graphisme aussi psychédélique qu'époustouflant. Passant d'un trait réaliste à une approche plus caricaturale, du noir et blanc à une colorisation numérique très flashy, l'auteur varie les styles avec une efficacité redoutable. Cette cacophonie peut déstabiliser au premier feuilletage, mais renforce finalement le côté déjanté du récit, tout en parvenant à octroyer une unité graphique et une propre identité à l'ensemble.

Ce road-movie décoiffant qui se parcourt à vive allure et qui décollera plus d'une rétine est un véritable ovni du neuvième art qui vaut (visuellement) le détour.
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