Les films de Cassavetes sont des lignes brisées qui touchent parce qu'elles désorientent, si ce n'est l'inverse, elles désorientent parce qu'elles touchent à ce que nous avons de plus profond.
Martin Valente
Comme Warhol - ce grand cinéaste méconnu - Cassavetes a été pour les USA une sorte de Nouvelle vague à lui tout seul, d'impressionniste isolé. Face à l'industrie cinématographique toute puissante, il aura opposé un cinéma d'auteur - dont la nature même, on ne le répétera jamais suffisamment, est d'être indépendant et artisanal - construisant sa propre économie, son propre système, son équipe et inventant à son propre usage sa propre troupe comme l'ont fait suivant des schémas assez proches Bergman en Suède, Fassbinder en Allemagne et la Nouvelle vague en France, cela va sans dire.
Olivier Assayas
Cassavetes avait horreur des clichés. C'est pourquoi, lorsqu'il avait l'impression que le public voyait dans ses films un contenu "réchauffé", il réécrivait certaines scènes pour les forcer à chercher au-delà du sens premier, à aller plus loin dans la réflexion et se libérer des émotions artificielles.