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Critique de Denis_76


Ce fut d'abord un siècle brûlant, ce XVIè !
Brûlant de morts,
mais aussi brûlant des passions,
passions amoureuses de celle que son frère Henri appelait Margot. Elle est née Marguerite de France ( 1553-1615 ), puisque fille du roi Henri II, soeur des rois François II, Charles IX, Henri III, et épouse d'Henri de Navarre, futur Henri IV.
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Magnifique Adjani dans le rôle !
Margot est une très belle femme lettrée, qui lit le latin et le grec, les philosophes, et écrit des poésies, mais aussi ses Mémoires, dont s'est abondamment servi l'auteur. Elle a du caractère, à une époque troublée, celle des huit guerres de religion.
Au XIIIè siècle, on aurait pu la comparer à Aliénor, en plus fofolle. Mais je pense qu'elle aurait pris son pied à la cour de Louis XIV !
Margot fut surtout une nymphomane intransigeante : bien qu'épouse d'Henri de Navarre, et dans cette période violente, elle aima avec passion Henri de Guise, chef de la Ligue, transpercé par les poignards des 45, Bussy, assassiné, La Mole, décapité, Aubiac, pendu, Silvio, poignardé, Saint -Julien, tué d'un coup de pistolet. A chaque fois, en larmes, elle porta le deuil. Pour son dernier amant-passion à plus de 50 ans, Saint-Julien, 20 ans, elle exigea d'assister à la mort de son assassin, Vermont, 18 ans, prédécesseur sur la liste de ses amoureux !
Mais celui qui les surpassa tous fut le beau Champvallon, dont elle fut privée pendant vingt ans, de 1586 à 1605, après sa rébellion politico-religieuse-amoureuse :
véritable cheffe de guerre, soulevant 1200 hommes contre les deux rois, son mari Navarre et son frère Henri III !
En effet, en 1585, il y avait trois France, trois chefs : Henri de Guise pour les ultras de la Ligue, Henri de Navarre pour les huguenots du sud, et, entre les deux, Henri III avec sa mère, qui voulaient une paix impossible !
La sanction contre cette infernale agitée fut l'enfermement pendant vingt ans au château d'Usson, dans le Puy de Dôme. Que pensez-vous qu'elle fît ?
Elle séduisit son vieux gardien, le mît dans son lit, et devint reine du château, animant sa petite cour d'orgies et de poésies !
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Personnellement, nous avions une magnifique bibliothèque des biographies historiques de Castelot ( en cuir vert ) et Decaux ( en cuir bleu ). Je préférais Decaux qui racontait mieux, alors que Castelot était plus pointu.
Pointu aussi pour Margot, il nous livre en fait toute l'Histoire de France, un peu comme Robert Merle dans "Fortune de France" ! Ici, l'auteur narre 1559-1615 : depuis le tournoi fatal d'Henri II rue Saint-Antoine, en 1559, jusqu'au début du règne de Louis XIII en 1615, sous la férule possessive de sa mère Marie de Médicis.
Margot, qui, bien que dépensière comme tous les Valois, était généreuse, et donna à sa mort en 1615, tous ses biens à son "beau fils" ( ? ) Louis, nouveau roi de France.
Souvent endettée, mais très pieuse, elle a fait de nombreuses donations pour les bonne oeuvres et l'Eglise. Elle a même fait construire la chapelle des Louanges à Paris.
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Donc, c'est une lecture riche, qui complète ma connaissance de cette période trouble, où l'on a l'impression que d'Henri II à Henri IV, il n'y a plus de pilote dans l'avion !
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