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Le mariage de Henri IV avec
Marie de Médicis répondait avant tout pour le roi de France à des préoccupations dynastiques et financières. En effet, les Médicis, banquiers créanciers du roi de France, promettent une dot d'un montant total de 600 000 écus d'or, ce qui donna à la reine le surnom de « la grosse banquière ».
Son arrivée en France à Marseille, après son mariage florentin par procuration et avant la cérémonie de Lyon, est retentissante. Deux mille personnes constituent sa suite. C'est Antoinette de Pons, marquise de Guercheville et dame d'honneur de la future reine qui est chargée de l'accueillir à Marseille. La marquise avait si bien su résister aux projets galants du roi que celui-ci lui avait dit : « Puisque vous êtes réellement dame d'honneur, vous le serez de la reine ma femme ». Il tient parole et la charge d'aller la recevoir à Marseille. Après son débarquement,
Marie de Médicis rejoint son époux à Lyon où ils passent leur première nuit de noce.
Marie de Médicis est rapidement enceinte et met au monde le dauphin Louis le 27 septembre 1601 au grand contentement du roi et du royaume qui attendent la naissance d'un dauphin depuis plus de quarante ans. Marie continua son rôle d'épouse et donne à son mari une nombreuse progéniture.
Marie de Médicis ne s'entend pas toujours avec Henri IV. D'un tempérament très jaloux, elle ne supporte pas les aventures féminines de son mari, et les nombreuses indélicatesses de ce dernier à son égard. En effet il l'oblige à côtoyer ses maîtresses, et lui refuse souvent l'argent nécessaire pour régler toutes les dépenses qu'elle entend réaliser pour manifester à tous son rang royal. Des scènes de ménage ont lieu entre les deux époux, suivies de périodes de paix relative.
Marie de Médicis tient beaucoup à se faire couronner officiellement reine de France, mais Henri IV, pour diverses raisons, politiques notamment, repousse la cérémonie. Il faut attendre le 13 mai 1610, et la prévision d'une longue absence du roi - Henri IV partant conduire « une promenade armée » pour régler un problème politique entre des princes du Saint-Empire, l'affaire de Clèves et Juliers - pour que la reine soit couronnée en la Basilique Saint-Denis de Saint-Denis et fasse son entrée officielle dans Paris. le lendemain, le roi est assassiné.
La chute et l'exil :
Marie de Médicis par Rubens
Marie de Médicis continue à fréquenter le Conseil du roi en suivant les conseils de
Richelieu qu'elle a introduit auprès du roi comme ministre. Au fil des ans, elle ne s'aperçoit pas de la puissance montante de son protégé et client. Quand elle en prend conscience, elle rompt avec le cardinal et cherche par tous les moyens à l'évincer. Ne comprenant toujours pas la personnalité du roi son fils et croyant encore qu'il lui sera facile de lui exiger la disgrâce de
Richelieu, elle tente d'obtenir le renvoi du ministre. Après la fameuse Journée des Dupes, le 12 novembre 1630,
Richelieu reste le principal ministre et
Marie de Médicis est contrainte de se réconcilier avec lui.
Elle décide finalement de se retirer de la cour. le roi la jugeant trop intrigante, parvint à la faire partir au château de Compiègne. de là, elle réussit à s'enfuir à Bruxelles en 1631, où elle compte plaider sa cause. Réfugiée auprès des ennemis de la France, Marie est privée de son statut de reine de France et donc, de ses pensions.
Pendant plusieurs années, elle voyage auprès des cours européennes, en Angleterre puis en Allemagne, sans jamais pouvoir rentrer en France. Réfugiée dans la maison de Pierre-Paul Rubens à Cologne, elle meurt le 3 juillet 1642, de la gangrène. Quelques mois avant
Richelieu. Son corps est ramené à Saint-Denis, sans grande cérémonie.
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voir également un roman plus récent de
Michel Carmona,
Marie de Médicis, Paris, Fayard, 1981.
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