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Critique de cecileterrestria


Caussarieu magne la plume avec un indéniable talent. Dès la première page, l'écriture est habitée d'une certaine résignation, une langueur triste et morne qui nous happe lentement, ligne après ligne, vers le bord d'un abîme que l'on devine mais auquel on ne résiste pas… C'est là le talent de l'autrice…

Le lecteur s'immerge dans ce roman grâce à une écriture définitivement sensorielle. Les personnages humains transpirent le regret de vie non accomplies, des vies habitées par les chimères d'une idéal non rencontré, ils sont rattrapés par la sombre réalité crue et décharnée, avilie et dépravée, ils ne sont plus que des pantins dont la vie ne réside plus que dans la palpitation de leur veine et les quelques soubresauts occasionnés par de brèves mais violentes montées d'adrénaline et d'excitation face au danger.

Âmes sensibles s'abstenir, on est sur du dérangeant, on écume les bas-fonds des désirs et des perversions, cela peut choquer le lecteur non averti ou trop sensible, les scènes sont décrites de façon explicite donc si vous craignez la violence, le viol, l'inceste, etc., passez votre chemin…

Les avertis quant à eux pourront apprécier la réalité et sa violence dans cette écriture addictive. On baigne dans un esthétisme bestial de l'immoralité où c'est à la discrétion du lecteur de juger qui des humains ou des vampires sont le plus bestiaux…

Des vampires redevenus bêtes dans ce roman, loin de l'image angélique que certains auteurs leur donnent parfois, c'est un plaisir de retrouver cette aura terrifiante et pourtant envoûtante dans un mythe qui retrouve ici son essence première. L'auteur en joue, en use et en abuse parfois, mais assume de proposer un retour au mythe original. le personnage de Damian d'ailleurs n'est pas sans rappeler le Comte Dracula de Stocker enfermé dans cette immortalité emprunte tout à la fois de bestialité et de froideur mais aussi de langueur et de nostalgie pour son grand amour perdu…

Dans ce roman, le lecteur devient voyeur contre son gré mais ne peut se détacher de ses lignes voulant, toujours plus, savoir où l'autrice souhaite l'emmener… et c'est peut-être là que j'ai l'un des seuls bémols, il y a énormément de descriptions et, j'adore ça, mais il y une trame que j'aurai aimé un peu plus élaborée avec un peu plus de rebondissements ou de complexité… Ce n'est pas un mal en soi, cela sert l'intrigue dans cette impression de lente agonie fatale et irrémédiable mais une fois le livre fermé j'ai eu l'impression de ne pas avoir lu tout ce qu'il y avait à lire…

Autre petit bémol, le personnage de Lily est trop tiède à mon goût, trop à tourner en rond dans son bocal… Son flirt avec la mort perd de sa sublime et de sa profondeur et donc de son réalisme… mais je chipote, je vous l'accorde… Tous les autres personnages incarnent l'authenticité de l'horreur tant quotidienne que fantastique à la perfection…

D'ailleurs en parlant de personnage, mention spéciale à Gabriel, ce n'est plus rare maintenant d'avoir, en littérature autant que dans le cinéma, l'enfant maléfique par essence mais c'est toujours aussi diablement efficace….

En conclusion, un roman hardcore, un mythe du vampire qui retrouve sa violence et sa brutalité, une belle découverte, j'ai hâte de lire les autres romans de cette autrice.
Lien : https://labougiedevinayaka.w..
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