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Critique de BroccoliPie


Étant du genre particulièrement éco-anxieuse, j'ai tout suite été interpellée par la promesse d'un remède à cette angoisse vendu en quatrième de couverture. Je me suis donc plongée dans Ginkoo-Bilooba avec un mélange de crainte et de curiosité. Alors, après avoir refermé les pages, est-ce un pari réussi ?

Tout d'abord, si l'ouvrage est un fix-up, c'est-à-dire un roman composé de nouvelles écrites indépendamment l'une de l'autre à des dates variées (notamment pour des revues et anthologies), cela ne se ressent que très peu. On suit en effet essentiellement les pérégrinations d'un personnage : Tina, factrice-journaliste-écrivain public de son état au petit village post-apo de Ginkoo-Bilooba. Un drôle de monde tropical, où l'on retrouve en France autruches et hippopotames, après la fin de la civilisation telle qu'on la connaît aujourd'hui. Pourquoi cet effondrement ? Ma foi, les explications varient, parfois réalistes, parfois carrément loufoques, dans un bouquin qui ne se prend pas trop au sérieux. le tout porté par une écriture bourrée de personnalité, très rigolote et qui aime jouer avec la langue (même si ça signifie, parfois, perdre un peu le lecteur ou la lectrice).

Remède à l'éco-anxiété, alors ? C'est vrai qu'il est agréable de lire un roman post-apocalyptique ensoleillé et positif, qui ne porte pas moins un regard acéré sur la société actuelle, surtout comparé au mode de vie plus simple que suivent les personnages - plus logique, aussi. Mais on ne peut pas non plus s'échapper totalement dans un livre qui mélange, à sa fiction aux éléments parfois incongrus, des notes plus théoriques ou idéologiques, qui nous mettent en déséquilibre entre le divertissement et la réalité. On retrouvera par exemple une chouette critique du monde technophile, un point sur le nombre de Dunbar (que je ne connaissais pas), mais aussi une sacré insistance sur la démographie explosive des humains. Et c'est là que l'éco-anxiété revient : pourquoi diable faut-il donc que ces bouquins tuent 90% de la population pour faire advenir un effondrement et un changement de société ? Parce que si la vie dans le village de Ginkoo-Bilooba a l'air très sympa, j'ai comme un doute sur mes chances de faire partie des 10% qui pourront en profiter (après avoir pris bien cher).

Bref, mis de côté ces considérations, même si vous êtes, comme moi, du genre à gamberger un peu trop, vous passerez un très bon moment dans cet univers résolument optimiste, avec comme guide la plume tourbillonnante de Phillipe Caza.

//Merci à Babelio et aux éditions Arkuiris de m'avoir permis de découvrir ce livre grâce à la Masse Critique d'octobre !//
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