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Citations sur Les loups de Prusse (4)

Beauterne serra son énorme poing mécanique et prenant à témoin son camarade :
— Voici une bonne occasion de tester ma nouvelle prothèse.
Étienne Durieux avait entraîné Ysengrin dans un rade malfamé du fin fond de Saint-Ouen.
Rares étaient les soiffards assez hardis pour oser s’aventurer ici. L’établissement jouissait d’une réputation catastrophique. C’était un refuge pour scélérats de tous poils. Ravachol et ses camardes s’y retrouvaient pour refaire le monde ou préparer quelque mauvais coup. Les intrus y étaient difficilement tolérés.
Le tenancier, un colosse gras arborant une fière moustache, réserva aux deux hommes un accueil glacial :
— On sert plus à c’t’heure. Pouvez retourner d’où vous venez !
Ysengrin balaya les lieux du regard. En ce début d’après-midi, il régnait dans ce cloaque un calme moribond. Trois poivrots couperosés sirotaient placidement leur verre d’alcool au comptoir. Dans un coin de salle, on disputait une partie de belote endiablée autour d’un pichet de blanc.
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La magie est une science, au même titre que l’astronomie, la médecine, ou l’alchimie. Comme toutes les sciences, son apprentissage requiert rigueur et assiduité. Mais à la différence des autres sciences, la magie est également un art. Or, si n’importe qui peut griffonner à la hâte, peindre une Joconde ou tailler un David n’est pas à la portée du premier venu. Tout le monde n’en possède pas le don.
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La magie est une science, au même titre que l’astronomie, la médecine, ou l’alchimie. Comme toutes les sciences, son apprentissage requiert rigueur et assiduité
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L’homme avançait d’un pas pesant, mais décidé, assurant sa marche à l’aide d’une canne sculptée d’une tête de corbeau. Épaules larges, regard sévère, chacun s’écartait pour le laisser passer. Il paraissait avoir la soixantaine, mais était encore vigoureux en dépit de son âge. Son visage étroit, parcheminé, sa barbe qu’il portait rase en toutes occasions et cette épaisse chevelure d’une blancheur immaculée lui donnaient un charme suranné. Le nez était aquilin et le regard perçant, d’un bleu délavé. Mais un œil manquait, le gauche. À la place, un rubis taillé sur mesure dont l’éclat perçait les ténèbres. C’était un octroi des sorciers, une pierre enchantée offerte pour compenser la perte d’une partie de lui-même.
Antoine de Beauterne, tel était son nom.
Dans une autre vie, il avait livré d’innombrables combats pour satisfaire les caprices de princes ou d’empereurs. Grand invalide de guerre, il avait laissé la moitié de son corps sur le champ de bataille et ne devait son salut qu’à la faveur de prothèses mécaniques bricolées par quelque génial mécanochirurgien. À la place du bras gauche, un énorme piston d’acier articulé avait été greffé à hauteur de l’épaule. Il était si gros que l’homme peinait à le dissimuler sous sa gabardine de cuir. L’ajustement de la pression interne lui permettait de démolir un mur d’une pichenette, ou au contraire de saisir délicatement un œuf entre ses doigts sans même en fêler la coquille. Ce chef-d’œuvre d’ingénierie imposait le respect et dissuadait les plus inconscients de venir chercher des noises au vieux soldat.
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