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Premier roman d'une anthropologue italienne, spécialisée dans les rêves, les rituels, il a eu pour moi beaucoup d'attraits.

Teresa, après dix années à rester couchée sans parler, va bientôt mourir. Dans la maison au figuier sont réunies les femmes de la famille . Rusi, la cousine, Flora et Irène, les filles, Nina, la petite-fille. Et Pilar, d'origine péruvienne, qui a soigné Teresa.

le point de vue est celui de Nina, mais j'ai trouvé la focalisation interne assez artificielle car certains actes, certaines pensées des autres personnages ne peuvent être observés et rapportés par Nina. Cependant, c'est pour moi le seul aspect un peu gênant.

Teresa, qui a senti sa mémoire vaciller, s'est tue pour ne pas dévoiler un secret. Son corps reste immobile depuis plusieurs jours, ses proches se relaient autour d'elle.

L'écriture est originale, entrecoupée d'aveux, de révélations en italiques. Une question et ses réponses multiples ponctuent le texte comme un refrain" Qu'est-ce que le sentiment de culpabilité ? Ce mot n'existe pas au Pérou",déclare Pilar. Chaque femme répondra pour ce qui la concerne.

le pouvoir onirique est ici très fort, les rêves symboliques. Ils éclairent le passé, les non-dits des uns et des autres. J'ai aimé aussi les explications des rites des Andes péruviennes ( l'auteure y a travaillé).

Il se dégage de ce livre un charme étrange, qui peut ne pas plaire à tout le monde, entre prophéties, attitudes curieuses, fantasques des personnages, et interprétations des songes. Je l'ai trouvé singulier et prenant, offrant des destins de femmes émouvants. Merci beaucoup à Babelio et aux éditions La belle étoile ( magnifique première de couverture!) de me l'avoir proposé.

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🎶"Ils sont venus, ils sont tous là
Dès qu'ils ont entendu ce cri
Elle va mourir, la mamma
Ils sont venus, ils sont tous là
Même ceux du sud de l'Italie
Y a même Giorgio, le fils maudit
Avec des présents plein les bras" 🎶 ...

Là, nous sommes avec une histoire de femmes... des femmes qui se retrouvent autour de la mama ...
🎶"La mamma
On la réchauffe de baisers
On lui remonte ses oreillers
Elle va mourir, la mamma
Sainte Marie pleine de grâces
Dont la statue est sur la place
Bien sûr vous lui tendez les bras
En lui chantant Ave Maria
(Ave Maria)
Y a tant d'amour, de souvenirs
Autour de toi, toi la mamma
Y a tant de larmes et de sourires
À travers toi, toi la mamma" 🎶 ...

Qu'il est doux de parcourir la vie de Teresa, celle qui gardait son secret de famille en bouche, en serrant les dents années après années, celle qui s'étant "aperçue que la vieillesse risquait de lui délier la langue, elle avait décidé d'arrêter de parler" ...
Qu'il est émouvant de la voir s'installer comme un nouveau meuble dans le salon de la Maison au figuier ...
Qu'il est attachant de découvrir que dans certains villages, "quand quelqu'un meurt, on commence par lui cuisiner son plat préféré pour lui donner la force d'affronter le voyage" ...
🎶"Y a tant d'amour, tant de souvenirs
Tout autour de toi, toi la mamma
Tant de larmes et de sourires
À travers toi, toi la mamma
Que jamais, jamais, jamais
Tu ne nous quitteras" 🎶 ...

Un livre qui nous dévoile ce qui est parfois caché ...
"C'est quoi, le sentiment de culpabilité ?" ...
Des fois ...
"C'est quand tu as survécu et que, du coup, tu décides de vivre le moins possible. C'est quand tu penses que ta vie ne vaut rien, moins que celle des autres, et que tu aurais mieux fait de leur laisser à eux la possibilité d'exister. C'est quand tu rétrécis chaque jour un peu plus, en espérant qu'un jour ou l'autre, on t'oublie et on te pardonne" ...
D'autre fois ...
"C'est quand tu te persuades que tu aurais pu faire quelque chose et que tu ne l'as pas faite, et que tu continues à vivre comme si de rien n'était. le sentiment de culpabilité t'enferme dans la prison que tu as toi-même construite, en te faisant oublier qui tu es et ce que tu ressens" ...
Ou peut être aussi ...
"C'est quand tu sais que tu as fait un choix à la place de quelqu'un, ... Quand tu te sens nulle, égoïste, incapable de tenir debout, et qu'alors, tu te fabriques toi même, jour après jour, ta punition et ton malheur" ...
Ou encore ...
"C'est quand tu te laisses miner par les regards mauvais et par les paroles méchantes, que tu te persuades qu'elles sont justifiées. Quand tu imposes à ta bouche de rester muette face à la calomnie. Quand tu sais que ta tristesse est contagieuse, qu'elle blesse ceux que tu aimes, mais que tu n'y peux rien".

Un livre comme un bilan, le bilan de la vie de celle qui part avec ses souvenirs ... qu'il est doux de lui rappeler, le bilan de la vie de ces femmes qui ont tant comptés pour elle, elles prennent conscience de ce qu'elles doivent maintenant faire ... vivre !
Il faut parfois faire l'inventaire de ce qu'on a été, de ce qu'on a raté, de ce qu'on n'a pas osé faire ..
C'est ce qui arrive dans ce livre
Une jolie histoire autour de la mama
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Le jour où elle a compris que sa mémoire pouvait lui faire défaut Térésa a décidé de ne plus parler. Après tout c'est sans doute le plus sûr moyen de ne pas révéler de secret sans l'avoir voulu.
Voilà donc plus de dix ans qu'elle vit dans le silence.
Peu à peu la mémoire s'en est allée mais les femmes de sa famille veillent. Cousine, filles et petite-fille ou celle qui est d'abord venue du Pérou pour aider, puis devenue une amie fidèle, toutes ont une relation privilégié avec elle.
Aussi quand le médecin leur annonce que le temps est désormais compté et que Térésa vit ses derniers instants, elles se rejoignent au pied du lit médical installé dans le salon pour la veiller

Là, chacune à son tour va revivre les moments passés avec l'aïeule. Joies, bonheur, chagrin, rupture, tout y passe. Et l'on comprend qu'aucune femme de cette famille à part teresa n'a jamais emmené un homme à la maison.
Il faut dire que le mariage de teresa n'a pas été le plus heureux et son amour n'a jamais été à la hauteur de celui de son mari. le décès de celui-ci a été une délivrance pour cette femme indépendante et fière.

De souvenirs en anecdotes, une seule vérité s'impose, vivre, à fond, sans regret, ce que la vie nous offre.
J'ai aimé rencontrer ces femmes, leur poésie, leur relation à la magie, au surnaturel. Leur amour et leur solidarité malgré les défauts, les différences toujours aussi forts.
L'écriture onirique et poétique m'a fait passer un bien joli moment de lecture à leur côté.
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Merci tout d'abord à Babelio et aux éditions La Belle Etoile pour leur envoi du premier roman d'Arianna Cecconi "Les oracles de Teresa" paru en août dernier.

Nous sommes en présence d'une histoire de famille et de silence, une histoire sur les signes et les difficultés à les interpréter.
Teresa, "la mama", quand elle s'était aperçue que la vieillesse risquait de lui délier la langue, a décidé d'arrêter de parler.
Jour après jour sa mémoire a commencé à se trouer comme une passoire effaçant les visages du portait de famille, l'histoire et la place des objets.
Teresa est restée allongée pendant 10 ans, les yeux fermés. Elle ne les ouvrait que pour regarder le plafond, à « demi vive, à demi morte ».
Autour d'elle, Rusi sa cousine, Irène son aînée, Flora sa cadette, Pilar pour l'aider et Nina sa petite fille.
Cette histoire est donc celle de ces femmes autour de "la mama".
L'écriture est simple, sans artifice. Mais autant le dire rapidement, je n'ai pas accroché, je suis très probablement passé à côté. L'une des raisons vient probablement du décalage entre la dernière de couverture, l'idée que je m'étais donc faite de l'histoire et la réalité de cette dernière.
Mais je laisse les futurs lecteurs se faire un avis d'autant que plusieurs critiques sont très bonnes.
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**Rentrée Littéraire 2021**
Il s'agit d'une histoire de famille et de silences, sur les signes et la difficulté de les interpréter. C'est ce qu'annonce l'auteure, Arianna Cecconi, en guise d'introduction. Nous sommes en Italie, dans une ferme, nommée La maison au figuier. Teresa est devenue grand-mère, et sa mémoire s'est envolée, alors, pour éviter de trop divaguer, elle ne parle plus, et ce, depuis dix ans. Ses jours sont comptés, et la voilà trônant dans son lit au milieu du salon où cinq femmes vont veiller sur elle, car depuis peu, et même si elle respire toujours, elle semble étrangère à tout ce qui passe autour d'elle. Rusi, sa cousine, Pilar sa domestique Péruvienne, ses deux filles, Flora et Irene et sa petite fille Nina. Ces femmes tenteront de lever les différents voiles sur cette famille aux secrets bien gardés.
Si le nombre de femmes papillonnant dans la maison autour de cette grand-mère aux pouvoirs cachés a pu m'embrouiller au début, après quelques pages j'ai pu leur donner à chacune un visage, et une histoire à découvrir.
Bien que l'histoire en elle-même ne m'ait pas vraiment transportée, l'univers des oracles et des mythes faisant tort à mon esprit cartésien, j'ai aimé l'écriture colorée de A. Cecconi. Les histoires et rituels de ces femmes sont touchants, comme ces lettres aux présidents adressés par Rusi, espérant qu'elles puissent changer le monde. le personnage de Pilar, qui ponctue ses récits historiques et légendes péruviennes de locutions espagnoles, nous la rend si proche, loin des mythes fantasmés. Et puis cette série télévisée Carmen, qu'elles n'aiment pas rater. Ces héroïnes dignes d'un film d'Almodovar m'ont touchée. Une belle lecture sur la filiation, l'amour et la féminité.
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A la lecture de la 4ème de couverture, on pourrait s'attendre à un livre triste. Il s'agit quand même de la veillée de la grand-mère de la famille, Teresa. Sa cousine, ses filles, sa petite-fille et Pilar, une femme venant du Pérou qui aide Teresa dans son quotidien. En réalité, c'est plus un livre de coeur entre femmes qui ont toutes un passé qui s'est calqué sur celui de Teresa finalement.

Teresa a été plus ou moins contrainte d'épouser Antonio dans sa prime jeunesse. Mais elle ne l'aimait pas. Ils avaient tous les 2 une exploitation de vers à soie et cette exploitation occupait toute la famille. Teresa s'est battue pour que ses filles fassent des études pour échapper à ce travail. Mais Antonio faisait mener la vie dure à sa famille, ne pensant qu'au travail. Il a très mal vécu que sa femme Teresa ne l'aime pas autant que lui l'a aimée.

Si bien que leurs filles ont eu du mal à se projeter avec un homme à leur tour. Elles ont eu chacune un passé avec un homme et ça s'est soldé par un échec. Elles ne semblent pas le regretter parce que dans cette famille, l'amour ne se vit que par procuration en regardant leur feuilleton télévisée « Carmen », la telenovela italienne.

C'est donc l'histoire finalement de la famille de Teresa qui finit par se rapprocher autour de Teresa pour la veiller. Cela fait 10 ans qu'elle n'a pas parlé et elle semble ne plus vouloir partir vers l'au-delà. En attendant sa mort, imminente selon les médecins, ces femmes vont donc parler de leur passé autour du corps endormi de Teresa. Et cela va faire remonter des anecdotes qu'elles n'ont pas toutes vécus de la même façon jusqu'à ce que l'une d'entre elle devine le secret de Teresa.

J'ai eu un peu de mal à entrer dans cette histoire parce que ce livre est très onirique, très porté sur les présages, l'interprétation des rêves, … Il faut dire que c'est assez déroutant. J'ai un coup de coeur pour le personnage de Pilar, qui est une femme combattive (elles le sont toutes plus ou moins). Pilar vient du Pérou et parle très mal l'italien. Elle épaule toujours les autres femmes et est là pour comprendre le passé de cette famille tout en évoquant les coutumes de son pays. Elle est très drôle parfois (malgré elle).

Je dirais que c'est une histoire à laquelle on s'attache à ces femmes. J'ai étiré la lecture sur plusieurs jours pour bien m'imprégner de ces personnages. Ne vous lancez pas dans ce livre si vous cherchez des rebondissements. On apprend au fil de l'eau le passé de ces femmes mais il faut être très patient. On apprend pas mal de choses à la toute fin du livre.

Je remercie Babelio et les éditions Marabooks pour cette lecture dans le cadre d'une masse critique privilégiée.
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Je remercie Babelio et les éditions La Belle Etoile pour l'envoie de ce roman dans le cadre d'une masse critique privilégiée.

Malheureusement je n'ai pas du tout adhérer à cette histoire. Pourtant sur le papier, des histoires de femmes réunies autour de leur grand mère pour l'accompagner dans son ultime voyage, sont des ingrédients qui me plaisent habituellement.

En fait j'ai trouvé qu'il ne se passait rien, je me suis profondément ennuyer et j'ai pourtant persister pendant 170 pages, puis j'ai fini par l'abandonner.

J'étais parfois complètement perdu entre les personnages, je ne savais plus très bien qui était qui. Un manque de description m'a paru évident. Parfois il m'a aussi semblé ne plus savoir qui était le narrateur.

Finalement, c'est une rencontre râté entre ce livre et moi mais peut être qu'il trouvera son public de lecteur.

Elise__♥
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Les oracles de Teresa c'est une histoire de femmes, l'histoire de six femmes qui ont partagé le même toit, celui de la maison au figuier et qui se retrouve pour veiller Teresa à l'approche de sa mort.

Teresa, cela fait plus de 10 ans qu'elle n'a pas prononcé un mot et qu'elle est là au milieu du salon, comme un meuble, qu'on époussète et qu'on déplace pour le laver.

Mais Teresa, c'est bien plus qu'un meuble, c'est un esprit qui emplit chaque recoin de la maison, c'est une vie qui recèle d'espoir, et qui s'insuffle dans les coeurs de ces 5 femmes qui se relaient à son chevet, et dont les vies sont intimement liées.

C'est une belle histoire de femmes et de transmission, de filiation aussi et qui nous emmène au delà des frontières dans le monde de l'inné, des songes, des présages, des signes, de tout ce qui se transmet sans mot dire.

Un roman sur la mort d'une femme mais qui déborde pourtant de vie.
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Ce roman nous propulse dans une histoire de famille intense. Teresa, qui est la grand-mère de la famille, est entrain de décéder. Toute la famille se réunit alors pour l'accompagner dans ses derniers instants. Toutes ces femmes se remémorent les souvenirs de leurs vies. Chacune à leur tour, elles se dévoilent un peu, avouant des secrets en faisant émerger d'autres. Chacune se penche sur Teresa et lui livre son âme. Teresa se montre une oreille attentive. Au fil des heures, les liens entre ses femmes se soudent et l'on voit comment leurs vies se sont entremêlées. Cette histoire est vraiment très touchante et j'adore les histoires de famille. Cette dernière est vraiment émouvante car toutes ces femmes n'ont pas eu des vies faciles notamment d'un point de vue amoureux.

Les personnages sont admirables d'humanité. Chaque femme a sa personnalité, son propre parcours et ses cicatrices qu'elle traîne inexorablement derrière elle. J'ai particulièrement apprécié l'habileté de l'autrice à nous dévoiler des pans de ses protagonistes. Toutes ces sensibilités s'entrechoquent et tout cela crée une atmosphère spéciale autour du personnage de Teresa. Car, même si cette dernière ne parle pas et ne bouge pas, elle est au centre de tout. Toutes les histoires convergent vers elle, pour in fine, raconter sa vie.

Stylistiquement parlant, j'ai trouvé cela très riche. Arianna Cecconi alterne les histoires de vie avec habileté. Certains passages écrits en italique mettent en avant des moments clés de la vie des protagonistes. J'ai beaucoup aimé la sensibilité dans l'écriture et les mots choisis avec délicatesse.

Les oracles de Teresa est donc un roman terriblement émouvant mais également rempli de poésie.
Lien : https://aufildesplumesblog.w..
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Coup de coeur pour ce premier roman !
Il semble que l'heure ait sonné pour Teresa, qui depuis dix ans, a perdu la parole, ne peut plus se mouvoir et vit alitée. Sur son lit, installé au milieu du salon de la maison au figuier dans la plaine du Pô (Italie), sont attachés toutes sortes de gri-gri et autres porte-bonheur. Vont alors la rejoindre cinq femmes qui lui sont très proches. Durant plusieurs jours, elles vont veiller Teresa et tenter de faire émerger du passé de la vieille dame aimée un secret de famille bien enfoui. L'occasion semble idéale pour chacune de passer sa propre vie au peigne fin…

Dès le début de son livre, Arianna Cecconi nous avertit du monde dans lequel elle va nous emmener, celui des oracles, des secrets, de l'invisible et de ses signes, et ce à travers un huit-clos exclusivement féminin. le seul mâle est un chat, animal mystérieux par nature !
Elle nous met donc au parfum, plantant les prémices de son décor.
Oyez braves lecteurs, vous embarquez pour une étrange croisière, il vous faut donc accepter les règles du bizarre en général si vous souhaitez monter à bord.

le Larousse dit que « l'oracle est la réponse d'une divinité au fidèle qui la consultait ». Par extension, « il désigne aussi l'intermédiaire humain qui transmet la réponse » (wikipédia). On comprend rapidement que Teresa sera (ou pourrait bien être) cet intermédiaire. du moins ces cinq femmes qui l'aiment tendrement lui ont attribué ce rôle.
Mais alors dans quel but, et pourquoi toutes les cinq semblent si attachées aux signes de l'au-delà – et leurs interprétations– et aux rituels ?

Il semble donc qu'un secret de famille doive être percé à jour… « Certains souvenirs se cachent à l'intérieur des choses, ou à leur surface... Toutes les choses ont une mémoire et un savoir. »
Mais alors, si Teresa déjà n'a plus l'usage de la parole, comment les objets vont-ils nous révéler ce qu'ils savent ? Une des pistes sera la suivante : « quand quelqu'un a peur, son âme sort de son corps et reste prisonnière du lieu où il a eu peur : c'est là qu'il faut retourner ».

Grâce à ce temps étrange qui s'est comme arrêté, chacune va suivre son chemin intérieur et s'auto-analyser en revisitant son passé. C'est alors que des synchronicités vont apparaître. Je fais là un clin d'oeil au psychanalyste Jung, père des synchronicités : « occurrence simultanée d'au moins deux événements qui ne présentent pas de lien de causalité, mais dont l'association prend un sens pour la personne qui les perçoit».

Une odeur suave de mystère émane de ce roman bien construit, fluide et extrêmement tendre. Quelques histoires de pythie ou de Sybille viennent valider le réalisme de ce qui aurait pu passer de prime abord pour des extravagances, des croyances surnaturelles ou culturelles importées du Pérou natal de Pilar (Pilar est l'employée de maison amie, adepte des signes et de l'instinct qu'elle nomme petite voix).
L'autrice, avec douceur et bienveillance, a imaginé un voyage préparatoire que l'âme entreprendrait pour récupérer les traces de sa vie dans le but de partir en paix. En langage informatique on parlerait d'un nettoyage de la mémoire du disque dur et d'une bonne mise à jour.
Et au sein de cette étrange famille, dans cette « maison au figuier », j'ai compris que « si quelqu'un n'écoute jamais sa petite voix, elle ne parle plus », et je me suis sentie tout simplement…bien, en phase avec la vie ces femmes et leur quête, plus que jamais prête à faire confiance à ma petite voix.

Je vous avoue maintenant avoir consulté la pythie de Delphes avant lecture pour savoir si ce livre était bon pour moi ou non, et une fois le feu vert obtenu, je l'ai dévoré ! À vous de voir si vous ferez de même… ou si vous vous fierez à cet avis… et plus encore à votre petite voix.
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