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Critique de nescio667


Le corps de Lars Waltz avait à moitié été écrasé par le passage répété d'une grosse voiture, type 4x4, mais ce n'est pas cela qui l'avait tué. Les policiers envoyés sur place pouvaient distinctement voir que le cadavre portait la trace d'une balle logée en pleine tête. Pour l'inspecteur Christian Tell et son équipe, l'enquête se présentait mal. La victime paraissait sans histoire et vivait dans une ferme isolée des faubourgs de Goteborg. Mécanicien, Lars Waltz était en fait le second mari de Lise-Lott Edell à qui la ferme appartenait. Cette dernière, en vacances avec sa soeur, semblait véritablement choquée par l'évènement et, vérifications faites, avait rapidement été mise hors cause par les enquêteurs. Ce n'est que quelques jours plus tard, en discutant avec un confrère, que Tell découvrit qu'un autre meurtre du même type avait été commis dans la campagne entourant Boras, une ville située à une quarantaine de kilomètres de Goteborg.
Impossible, à la lecture de ce premier roman de Camilla Ceder, de ne pas penser à la série des 'Wallander', due à un autre auteur de polars suédois : Henning Mankell. Il est d'ailleurs fort probable que Ceder admette entièrement cette filiation, les quelques allusions aux romans de Mankell étant à ce point évidentes qu'il paraît impossible qu'elle ait pu espérer qu'elles passent inaperçues. Prenons donc par exemple le cancer de la supérieure hiérarchique de Christian Tell et le fait que cette première enquête trouve sa conclusion à Ystad comme des hommages d'une jeune auteure à un illustre prédécesseur. Car il serait trop simpliste et injuste de limiter ce polar à une pâle copie des enquêtes de Kurt Wallander : Ceder semble effectivement capable de mettre en scène un univers suffisamment personnel pour mériter notre attention. Longue et imprécise par manque d'éléments, l'enquête de Tell et de son équipe ne paraît jamais ennuyeuse à son lecteur : Ceder maintient effectivement avec efficacité son attention grâce à des chapitres courts, de nombreux dialogues et un savant équilibre entre chapitres consacrés à l'enquête et passages dans lesquels le lecteur plonge dans le passé d'une jeune fille, My, dont le destin tragique semble être à l'origine des meurtres sur lesquels Tell enquête. le cadre campagnard, les voisins taiseux ou peu coopératifs des victimes, l'histoire d'amour que Tell vit avec une des témoins de l'affaire et l'esprit pas toujours franchement joyeux qui règne dans l'équipe d'enquêteurs assurent un réalisme certain à l'intrigue et contribuent au caractère séduisant de ce roman, au point que l'on oublie bien vite les quelques difficultés rencontrées au début pour identifier les nombreux personnages. Personnages attachants que l'on retrouvera avec plaisir s'il s'avérait que « Mémoires gelées » soit la première pierre d'un cycle policier en devenir. Ce que -faut-il le préciser?- nous espérons.
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