AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Luniver


Dans ce dernier volet de la trilogie allemande, Céline cherche toujours à gagner le Danemark. L'Allemagne nazie est plus que jamais au bord du gouffre : les gares sont ravagées et désertées, les trains mêmes sont en piteux état, et parfois réduits à de simples plateformes qu'on charge comme on peut. Un semblant de bureaucratie persiste, sans d'autre intérêt que celui de maintenir la routine.

Quelques compagnons de route croisent le chemin de l'écrivain : un médecin et son groupe de lépreux qui doivent rejoindre un dispensaire, bien que plus personne ne sache exactement où il se trouve ; un italien, affolé par son retard malgré les circonstances, qui cherche désespérément à rejoindre son patron ; une française qui refile à Céline son cortège d'enfants handicapés à mener à bon port. Pressé par les menaces de bombardement, le groupe part toujours dans l'urgence et tourne souvent en rond.

Le récit est entrecoupé par les sempiternelles plaintes de Céline sur les critiques qu'il reçoit de toute part, et son sentiment de persécution. le thème racial, mis en veilleuse depuis ses pamphlets, refait son apparition : Céline prophétise la fin de la race blanche et critique toutes les religions, les loges, les politiques qui font l'apologie du métissage. Sachant qu'il est mort quelques heures après avoir mis la touche finale à son texte, on est bien tenté d'y voir une sorte de testament, dans lequel l'auteur réaffirme ses convictions, persuadé d'avoir raison, envers et contre tous.
Commenter  J’apprécie          340



Ont apprécié cette critique (22)voir plus




{* *}