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Critique de madameduberry


Incroyable Cendrars! Dans une langue colorée et riche comme la vie, il nous conte les anecdotes terribles des tranchées, où la survie tenait à une seconde ou quelques centimètres, où les personnages les plus obscurs prenaient dans la boue, les excréments, la peur, la faim, les parasites, les rêveries amoureuses ou sexuelles, la stature de héros de l'Antiquité, poursuivis par la malchance ou fauchés par un destin absurde, atomisés par le seul obus du secteur ou ensevelis vivants dans un entonnoir .
Une suite de portraits cocasses à la fois réalistes et expressionnistes, une description, hallucinante ,d'un monde dantesque, ou, implacable, de l'imbécillité de l'état-major. Des hommes à qui l'ont fait faire une marche de soixante quinze kilomètres à pied jusqu'à la première ligne du front, non sans leur avoir fait vider, en octobre, le "matériel non réglementaire", c'est à dire les lainages chaussettes et tricots fabriqués à la main par des milliers de femmes dans un élan de solidarité, et qui les regardent brûler sous les quolibets des sous officiers… le train qui siffle, tractant ses wagons vides, et roulant au pas sur la voie ferrée parallèle à la cohorte le long de ce voyage au bout de la nuit.
Avec tout cela, et par la magie de l'écriture de Cendrars, on croit encore en l'humanité, mais plus du tout, s'il en était besoin, en l'idéal qui fait marcher les hommes au pas. Dans ce livre, Cendrars narre aussi métonymiquement la perte de son bras droit et de sa main d'écrivain. A partir de ce tribut payé à la guerre, un autre pan de sa vie et de sa création va s'ouvrir.
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