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Critique de petch


petch
02 février 2014
Quand Cendrars se fait journaliste, ses enquêtes le poussent vers des personnages à la hauteur de ses romans et de ses récits : aventurier, homme d'affaire, écrivain, humaniste, anticolonialiste, Jean Galmot est un peu de tout cela. Attaqué de toute part pour ses investissements en Guyane, il sera au centre d'une ténébreuse affaire politico-économique, dite « Affaire des rhums ». Mis en examen, emprisonné, plus ou moins gracié, il finira ses jours en Guyane, sa terre d'adoption, sans doute empoisonné par un de ses nombreux ennemis.
Deux ans après la mort de Galmot en 1928, Cendrars sort ce livre, hagiographie romanesque à la gloire de ce héros aux accents de Don Quichotte. L'affaire Dreyfus n'est pas si loin : s'appuyant sur des extraits de journaux, des minutes de greffe de tribunaux, ou des textes de la main de Galmot, il nous fait entrevoir la vie de ce personnage atypique, idéaliste et rattrapé par la crise économique et les magouilles politiques d'après-guerre. Sans doute compréhensible à sa sortie (sous forme d'un reportage/feuilleton publié à l'automne 1930 dans l'hebdomadaire Vu), de nombreuses références au climat social de l'époque apparaissent cependant aujourd'hui peu compréhensibles. On se perd dans la description des nombreuses affaires financières auxquelles a été mêlé Jean Galmot, à tel point que l'on finit parfois par douter de son entière loyauté. Sa mort est expédiée rapidement en fin d'ouvrage, sans beaucoup d'explications sur son origine. Il faut foncer dans des encyclopédies ou autres livres d'histoire pour en apprendre un peu plus.
Au bout du compte, c'est une lecture agréable où l'on retrouve par instant l'atmosphère moite rencontrée dans L'or. Une belle découverte d'un personnage romanesque et ambigu à souhait, même si la puissance de l'écriture de Cendrars ne peut empêcher que l'on reste sur sa fin concernant les explications de sa déchéance et de son assassinat.
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