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Critique de Nicolas9


L'inspecteur Melchor vit mélancoliquement en Terra Alta, une région rurale catalane où la nature est prenante et la société encore marquée par la guerre civile espagnole (1936-1939). Après avoir perdu son épouse, il élève seul sa fille Cosette. Il faut dire que le flic trentenaire est un inconditionnel des Misérables de Victor Hugo qu'il a découvert en prison quinze ans plus tôt.

Malgré l'ennui doucereux qui l'accable, l'invitation de Blai, l'ancien chef de l'Unité d'Investigation de Gandesa, à rejoindre provisoirement la brigade anti-enlèvement de Barcelone, le motive moyennement.
Premièrement, parce qu'en son for intérieur, il sait que la capitale catalane ne manquera pas de lui rappeler l'assassinat de sa mère, prostituée de son état, par des fils à papa jamais identifiés.

Deuxièmement, parce qu'il espère quitter les Mossos d'Esquadra (police catalane) depuis qu'il a réussi son diplôme de bibliothécaire grâce à la formation qu'il a suivie durant son temps libre. Mais, contre toute attente, Blai parvient à le convaincre en lui expliquant que la maire de Barcelone est victime d'un chantage à la sextape (vidéo porno amateur).

Commence alors la traque aux délinquants qui, finalement, ne s'avèrent qu'un écran de fumée masquant les vrais coupables. Je n'en dirai pas plus...

Ce roman est la suite de « Terra Alta » où l'on fait la connaissance intime de l'inspecteur Melchor et de son épouse Olga. Je me réjouissais donc de découvrir ce deuxième opus, mais j'ai été un peu déçu. Pourquoi ? Essentiellement pour trois raisons.

Tout d'abord, Javier Cercas insère sciemment dès le deuxième chapitre des éléments permettant de deviner l'issue du récit. J'avoue que ce procédé littéraire me laisse dubitatif, car à part tuer une partie du suspense, il n'apporte pas grand-chose.

Ensuite, lors de l'immersion des policiers dans la haute bourgeoisie catalane, j'ai eu l'impression de lire un terne Ersatz des enquêtes de Pepe Carvalho, le mythique détective privé créé par Manuel Vázquez Montalbán. En se coupant de la Terra Alta, c'est comme si la vie de Melchor perdait sa couleur et ce qui faisait son charme.

Enfin, la qualité de l'écriture me semble inégale d'une page à l'autre. Est-ce le fait des traducteurs ou de Cercas lui-même ? Je l'ignore, mais il y a vraiment des passages où l'on a le sentiment de côtoyer un auteur débutant...

En fin de compte, l'espoir déçu de me régaler avec la même intensité que lors de la lecture de Terra Alta.
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