A l'occasion du Festival Etonnants Voyageurs à Saint Malo, Javier Cercas vous présente son ouvrage "Terra alta. Vol. 2. Indépendance" aux éditions Actes Sud.
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Note de musique : © mollat
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Pascal dit que croire en Dieu est un pari sûr : si on perd, on ne perd rien ; si on gagne, on gagne tout… Voilà, ça, c’était le langage de Paco, qui n’avait pas lu Pascal, mais qui était pascalien. Il a toujours raisonné ainsi.
(page 127)
J’ai toujours pensé que ce type avait du talent, en plus d’être un sacré menteur. Mais je suppose qu’il faut être un sacré menteur pour être un bon romancier, n’est-ce pas ?
pp. 194-95
Les gens qui pensent toujours la même chose ne pensent pas.
Nous décidâmes de prendre un café pour tuer le temps et, tout en descendant la rue de Las Cruces et en traversant le Pozo Castro, nous parlâmes d’Eladio et de la maison de ma mère ; David dit qu’à ma place, il garderait la maison.
—Bien sûr, moi aussi, si j’étais Stephen King, répondis-je.
—Arrête, putain, répliqua-t-il. Si tu étais Stephen King, tu pourrais garder tout le village.
Dans notre métier, il faut apprendre à vivre avec la frustration. Dans le vôtre comme dans le mien. Et dans celui de tout le monde. Comme disait l’un de mes professeurs, la vie civilisée consiste à ça : apprendre à vivre de manière raisonnable avec la frustration.
C’est un sentiment que certains adolescents éprouvent envers leurs parents : ils ont l’impression qu’ils ne pourront pas répondre à toutes les attentes qu’on a déposées en eux, qu’ils ne seront pas capables de leur rendre tout ce qu’ils leur ont offert, et cela peut se manifester de diverses manières, certaines très destructives ou plutôt autodestructives… Mais, dans le cas de votre fille, cela s’est mêlé à sa déception d’apprendre que vous lui aviez menti sur un point essentiel pour elle.
Ce n’est pas le succès qui fait de nous un crétin ou un fils de pute. Mais il peut faire sortir le fils de pute ou le crétin qu’on porte en soi.
Résigné, Álvaro atteignit son objectif avec un enthousiasme feint dans un énorme lit vieillot surmonté d’une tête de lit en bois d’où pendait un crucifix qui, en pleine euphorie adultère et suite aux secousses propres à ce genre d’activités, se décrocha de son piton et finit sa course sur la tête d’Álvaro qui préféra s’abstenir de tout commentaire et n’en rien penser.
C’est un mensonge, je le répète, que de prétendre que les romans servent seulement à passer un moment, à tuer le temps ; au contraire : ils servent à faire vivre le temps, pour le rendre plus intense et moins trivial. Mais surtout, ils servent à changer la perception du monde ; c’est-à-dire qu‘ils servent à changer le monde.
Un livre n'existe pas par lui-même, mais uniquement dans la mesure où quelqu'un le lit ; un livre sans lecteur n'est qu'un tas de lettres mortes et c'est quand nous autres lecteurs l'ouvrons et commençons à le lire qu'une magie perpétuelle s'opère et que la lettre ressuscite, dotée d'une vie nouvelle. Nouvelle et, bien entendu, à chaque fois différente. Un livre n'est, en somme, qu'une partition que chacun interprète à sa manière. (..)
En définitive, c'est le lecteur, et pas seulement l'écrivain, qui crée le livre.