Cette histoire dit-elle, est plus étrange que de la fiction.
Pendant que les images passent, Alex Murdaugh secoue la tête d'avant en arrière. Lors de ses trois interrogatoires, il n'a cessé de le répéter : il ne s'est pas rendu au chenil avec Maggie et Paul, et la dernière fois qu'il les a vus, c'était au dîner. Voilà maintenant qu'une vidéo semble prouver le contraire.
La Caroline du Sud est trop petite pour être une république et trop grande pour être un asile de fou.
La greffière est la maîtresse de cérémonie durant les semaines à venir. Toutes les décisions lui reviennent - les grandes, les petites. Les journalistes auront-ils le droit d’installer leurs tentes sur la pelouse ? C'est non. Les téléphones portables seront-ils autorisés dans l'enceinte du tribunal ? Non plus. Faut-il commander des sodas au gingembre ? Bien sûr.
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Début 1957 Buster Murdaugh est de retour aux affaires. Le monde autour de lui s'apprête à changer. L'heure est à la lutte les droits civiques. Dans un Sud hanté par le Ku Klux Klan, les fantômes de la colonisation, de l'esclavage et de la guerre civile, les Murdaugh sont du bon côté de l'Histoire. Ils sont progressistes tant que ça sert leur nom. Par-delà les clivages, ils s'entendent avec tout le monde, les Blancs et les Noirs, les riches et les pauvres, les puissants et les vulnérables. Au cabinet, ils sont rejoints par d'autres comme eux, aimantés par le pouvoir et l'influence.
C'est l'histoire d'une Amérique en déclin, dans une Amérique en déclin.
Mais s'il y a bien une chose à savoir sur Alex Murdaugh, c'est qu'il aimait surtout Alex Murdaugh.