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trés beau livre d'un homme qui a connu l'enfer de l'alcool
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Avant de voir le film avec Cluzet, j'ai eu envie de lire les mots de Chabalier. Sous la forme d'un journal quotidien lors de ses 40 jours de clinique de sevrage, l'auteur nous livre (se livre) la chronique de son divorce avec l'alcool mais aussi (et surtout) le pourquoi et le comment de la dégringolade d'un alcoolique célèbre mais anonyme, comme tous les autres...
Fascinante, cette capacité à se remettre en question. Tout au long de son séjour, l'auteur émeut par sa franchise, force le respect par son charisme, donne de l'optimisme et de la confiance dans la vie, dans le genre humain, dans l'avenir quand on pense qu'il n'y en a plus...
De belles pages sur la perte d'un être cher (ouille, le vécu de ce type... on en deviendrait alcoolo-dépendant pour moins que ça !), sur la maladie, sur le repli sur soi... Mais aussi quelques moments très vrais sur le quotidien en clinique psy, le partage, l'ouverture aux autres, éclopés de la vie, parenthèse de rafistolage pour coeurs et corps cabossés qui sonne juste et vraie.
Je n'ai pas cherché à savoir si son sevrage avait perduré, mais je l'espère sincèrement, ce monsieur le mériterait.
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Un jour d'août 2002, peu après le décès de son père, ce brillant reporter, fondateur de l'agence CAPA s'est reconnu alcoolique et a décidé de s'en sortir .
Il démonte le fil de journées pour s'apercevoir que sa vie ne tourne désormais plus qu'autour de l'alcool, que celui-ci est devenu sa préoccupation majeure. Ne jamais manquer de vin est de loin préférable à tout ce qui avait fait sa vie jusque là. Il prend conscience que ni son amour pour sa femme, ni sa passion du métier, ni ses solides amitiés ne priment sur l'alcool.
Il part alors pour la Suisse, dans un établissement de désintoxication.
Hervé Chabalier se veut lucide. Il a touché le fond, il va s'en sortir. Et s'il évoque une vie aussi riche que tragique, il dissèque le cheminement intime qui l'a conduit lui et pas un autre à cet état.
Il est le seul responsable même s'il a de fortes circonstances atténuantes qui en auraient fait plonger plus d'un également. Avec l'hérédité qui a sans doute sa part en la personne d'un grand-père alcoolique. Avec la responsabilité supposée même cinquante ans plus tard de la mort d'une petite soeur adorée. Et puis plus récemment le décès de sa deuxième fille, à l'âge de trois mois, et enfin la terrible maladie orpheline de son fils.
En quelques semaines, il découvre le « lâcher prise », la solidarité immense des alcooliques anonymes qui le laissait plus que sceptique jusqu'alors. Il s'avoue humble et dépendant lui qui se voulait battant et vainqueur toujours. Il a trouvé plus fort que lui : l'alcool et l'accepte.
Mais pourtant, jamais cette « chronique d'un divorce avec l'alcool » n'est pesante. L'humour et le talent du journaliste sont toujours là avec ses formules caustiques quand il fait la différence entre les maladies "présentables", l'asthme, le diabète opposées à l'alcoolisme, ce mot qui évoque clochard, dépravé, vicieux, amoral.
Ce livre est essentiel, salutaire même pour tous ceux qui vivent la maladie alcoolique au quotidien. Qu'ils en soient eux-mêmes victimes, ou qu'un de leurs proches le soient.

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Habitué des conflits et des épreuves, l'un des plus grands reporters de guerre se livre ici avec pudeur et sincérité sur un sujet jugé encore trop souvent tabou. Avec discernement sur son histoire, il nous relate son parcours et sa cure en Suisse qui lui sera salutaire.

Un beau livre de confidences fort et courageux, avec la note d'humour nécessaire, qui aide à mieux comprendre. Un témoignage chaleureux qui pour ne rien gâcher a un style littéraire et est très facile d'accès, ce qui permettra aux plus jeunes une prise de conscience sur ce fléau.


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Les phrases d'Hervé Chabalier sont courtes, elles frappent le lecteur, visent toujours juste. Il reste extrêmement lucide, honnête avec lui-même, ne se ment pas (ou plus).
Sa crainte de ne pas s'en sortir, on la ressent, elle est palpable. L'effort incroyable qu'il faut faire pour entrer en cure, soutenir le regard de l'Autre (parfois accusateur, parfois réconfortant, souvent miroir effrayant) et ne pas s'enfuir, s'accrocher, ne pas perdre l'estime de soi, la foi en sa capacité de récupération…tout cela, on l'imagine et on admire la ténacité dont l'auteur a fait preuve.
La plus grande guerre que cet homme a mené se situe à une autre échelle que tous les conflits qu'il a couverts par le passé. Il s'agit de pouvoir « se regarder le dedans » comme il l'écrit si bien, de baisser les armes face aux autres, s'avouer faillible et fragile aussi, pour comprendre ce qui nous a mené à être dominé par l'alcool, et remporter jour après jour une nouvelle victoire sur soi. On est touché par les drames familiaux qui émaillent sa vie mais aussi par ses nombreux succès et réussites professionnelles qui se trouvent ternis par l'auto-destruction qu'il a entreprise.
Ce livre est assez éprouvant à lire car c'est un récit de souffrance, de difficultés au quotidien qui peuvent mettre mal à l'aise. Hervé Chabalier nous ressemble, c'est quelqu'un d'intelligent, de fort, mais aussi quelqu'un de blessé.
S'il est tombé, on le peut tous.
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L'auteur n'a pas peur de montrer ses faiblesses, ses doutes et tout cela dans un style aiguisé où les mots font mouche. Ce livre sonne vrai.

A conseiller à tous. Il est toujours intéressant de suivre le parcours d'un homme surtout quand il est décrit avec sincérité et intelligence.
Lien : http://www.tubize-tuclasakoi..
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Je ne sais pas si je suis alcoolique, mais je sais que j'ai arrêté de boire de l'alcool, comme l'a fait l'auteur de ce récit.
Plus une goutte depuis des années. Quand je lis le livre d'Hervé Chabalier, je partage avec lui toutes les bonnes raisons qui me poussaient à boire: l'alcool c'est super... je n'ai que des bons souvenirs de l'alcool...Et c'est justement aussi pour cela que j'ai arrêté.
J'ai été tout proche du moment où l'alcool allait devenir la chose la plus importante dans ma vie. Ce moment, Hervé l'a touché et il le raconte. L'alcoolique ne s'arrête pas de boire tant qu'il n'a pas touché le fond; quand à ses yeux, sa déchéance est complète.
J'ai moins de mérites et de courage qu'Hervé. J'ai arrêté pourtant, je ne pense pas avoir touché le fond, je ne pense pas avoir eu marre d'en avoir eu marre.
Hervé n'a plus jamais bu. Pour le reste de sa vie, il est et il restera alcoolique.
Je ne sais pas si je reboirai un jour de l'alcool. J'essaye juste, jours après jours, de ne pas boire le prochain verre.
Je ne sais pas si je suis alcoolique mais je fais comme si je l'étais.
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Très beau livre qui explique bien le fonctionnement de la maladie alcoolique a ceux qui ne connaissent pas forcément cette maladie, ici tout est dit avec pudeur et tendresse magnifique.Il montre aussi que l'on peut s'en sortir, même si le chemin est long et ardue!
Parole d'ancien buveur !!!!
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Bon livre comportant quelques passages un peu longuets, mais qui dans son ensemble reste intéressant. quelques moments plus forts, notamment lorsque l'auteur revient sur le déni, la dépendance et la dépression rentrant sans ambages et sans fars dans le parcours de l'alcoolique et de son entourage.

Lorsque l'on s'intéresse un tant soit peu aux addictions c'est un livre qui se laisse lire sans difficultés.
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Hervé Chabalier prend le temps, à raison d'un chapitre pour chaque journéee mémorable, de revenir sur ses pensées et interactions dans ce centre de la Métairie.

Nous suivons au fil des pages comment le cheminement vers l'abstinence de la consommation d'alcool s'organise, quelles sont les moments cruciaux et les questionnements du lecteur.

Bien entendu, il incarne l'espoir et la détermination d'un français privilégié, riche et entouré de surcroît. Alors, son "succès" dans l'abstinence me surprend moins que ses compagnons, riches également mais moins entourés.
Son écriture peut parfois être hautaine mais je ne peux pas aller à l'encontre de l'objectif de son livre : montrer que le chemin de l'abstinence est possible et souhaitable pour certains.

Je ne suis pas certaine que considérer la méthode anglo-saxonne comme un unique moyen d'arrêter l'alcool soit une bonne chose mais en tous les cas, ça a été celui de Hervé Chabalier et je ne peux que l'en féliciter.

Son écriture est agréable à lire, il emploi un usage neutre et informé et tente aussi de nous donner les clefs de lecture qui lui semblaient pertinents. Cela est remarquable. Encore une fois, j'aimerais pouvoir lire un livre de personnes d'autres catégories de la population. Mais là n'est pas le sujet.
Bravo pour ce travail Hervé Chabalier !
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