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Critique de Rodin_Marcel


Chainas Antoine - «Aime moi Casanova», Gallimard «folio» 2007 (ISBN 9782070781188)

Précision utile : j'ai acheté ce roman policier, comme presque tous ceux que je lis, tout bêtement dans un kiosque de presse «Relay». le volume était revêtu d'un bandeau jaune proclamant : «la découverte du polar français». J'étais pressé, je n'ai pas cherché plus loin. Hélas !

Je suis dans une perplexité abyssale après lecture : c'est indubitablement écrit par un écrivain, un vrai, qui sait manier la langue et l'intrigue avec maestria. Mais il s'agit d'un récit qui se vautre dans l'ordure (le terme est ici bien faible), la pornographie la plus hideuse, la violence la plus complaisante, les clichés les plus éculés (le flic looser, la dresseuse aveugle, la psychopathe richissime, le collègue intègre qui est en fait un double du héros etc.).

Le personnage central est, bien évidemment, un flic «looser», portant un nom impossible, Milo Rojevic, si bien qu'il est surnommé «Casanova» en raison de sa belle gueule. Il est – bien évidemment – totalement en dehors de la norme du commissariat (on baigne dans le lieu commun), protégé par son collègue Giovanni qui est un saint mais disparaît, si bien que voici notre Milo parti à la recherche de son ange gardien, allégorie de la quête de lui-même (on tourne et retourne dans le lieu commun).
Au fil de cette quête, nous assistons à une descente aux enfers (encore un lieu commun) avec – toujours bien évidemment – une escalade de la violence. Rien n'y manque, surtout dans la débauche de sexe glauque bien cru bien sordide, et le flic qui finit par aller lui-même se faire découper en morceaux volontairement. L'auteur s'espère probablement à mi-chemin entre Sade, Boris Vian, Georges Bataille, Houellebecq, etc.
Bref, ce genre de récit est aujourd'hui très à la mode dans les cercles branchés bcbg de la société bien-pensante la plus conformiste.

Il fut un temps où ce type d'oeuvres était diffusé «sous le manteau» parmi les «interdits». Aujourd'hui, ça se trouve en kiosque de gare, c'est recommandé à la «une» des chroniques «culturelles» et cultureuses des gazettes de la gôôôche caviar.
Qui peut imaginer l'effet que de tels récits de niveau strauss-kahnien peuvent avoir sur un esprit un peu fêlé ? Sur de jeunes lecteurs ou lectrices tombant là-dessus par hasard ? Pour ma part, voilà l'un des rares livres que je mets directement à la poubelle.
-NB : Dans sa livraison du 16 juin 2010, le quotidien «Le Monde» nous abreuve (en page 20), du compte-rendu d'un film mexicain d'un dénommé Michaël Rowe, intitulé «Année bissextile» (avec Monica del Carmen et Gustavo Sanchez Parra), caméra d'or au festival de Cannes, qui «explore la fusion suicidaire d'une relation sadomasochiste», avec des scènes garanties très «hard» et très dures. Ben voyons…
L'un des innombrables reflets d'une époque mortifère se complaisant dans l'ordure...
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