Avec ce livre, deux mots ont suffi à éveiller ma curiosité : « Noir et sauvage ».
Cette mention sur la couverture annonçait du lourd... Et
la promesse a été tenue !
C'est très rare qu'un thriller me fasse frémir dès la première phrase. Oui, l'auteur ne tergiverse pas. Il nous percute l'esprit avec ses mots tranchants et ce, dès le départ.
En ouvrant ce livre, on est plongé sans attendre dans une ambiance totalement dérangeante.
Les trois personnages principaux que l'on suit sont extrêmement attachants.
J'ai ressenti beaucoup d'empathie pour Amia, une jeune femme sous l'emprise d'un réseau de prostitution qui tente d'échapper à ses tortionnaires.
Le personnage de Vrinks, un détenu fiché au grand banditisme, tient la place centrale dans ce roman. On compatit à son envie de vengeance et d'évasion lorsqu'il apprend le meurtre atroce de sa fille.
Alice, la flic en charge du dossier Vrinks, est un personnage bouleversant. Son histoire personnelle ne peut que toucher le lecteur.
C'est la première fois que je me suis retrouvée totalement incapable de prendre partie en lisant une histoire. Ici on aime autant le bandit que la flic qui le traque. Impossible de trancher! Je souhaitais que l'un et l'autre réussisse sa mission.
Le style d'écriture de l'auteur fait qu'on a du mal à lâcher ce livre. Il est très prenant. Les chapitres sont courts et les phrases condensées. Les mots sont durs et pénétrants.
Cédric Cham aborde des thèmes obscures et sordides qui mettent mal à l'aise.
On sent que tout est réfléchi et que rien n'est écrit au hasard.
Par exemple, en première analyse, un léger détail m'a semblé un peu tiré par les cheveux, lorsque Vrinks et Amia regardent la bande-annonce du snuff movie et qu'ils tombent comme par hasard sur Léonie, l'amie d'Amia qui l'a aidée à s'enfuir. Je trouve que c'est un peu gros, mais ce détail n'est pas anodin puisqu'il nous permet de connaître le sort de son amie et de se rendre compte à quel point leurs bourreaux ne parlaient pas uniquement pour leur faire peur. Ils étaient capable du pire. Ce détail renforce également le lien entre Vrinks et Amia dans leur duo de vengeance.
L'histoire est très rythmée avec de nombreux changements de décors tels qu'on a parfois l'impression de regarder un bon film d'action.
L'auteur ne lésine pas sur les petites descriptions piquantes qui font parfois grimacer.
Comme ce livre est un quasi coup de coeur, je reste assez pointilleuse sur certains détails.
J'ai trouvé la confrontation entre Vrinks et Baba Yaga un peu trop rapide. C'était le passage que j'attendais avec impatience et je voulais qu'il dure plus longtemps.
Par contre, je n'ai pas du tout aimé le fait que Vrinks soit le père d'Alice. J'ai trouvé cette chute un peu trop exagérée.
J'ai aimé la page de fin avec la « Bande originale » où l'on peut écouter les musiques que l'auteur a imaginé pour certains passages du roman. Cette idée renforce encore cette impression d'avoir regardé un film en lisant ce livre.
C'est sanglant, bestial et viscéral.
Amateurs de thrillers, foncez !
Merci aux éditions Jigal Polar pour cette superbe découverte et merci à Babelio pour la Masse Critique qui m'a permis de découvrir cet auteur talentueux.