AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Patlancien


Une science-fiction optimiste et positive c'est ce que Becky Chambers veut nous livrer dans son petit roman de 140 pages Apprendre si par bonheur… Et elle y arrive car ce Planet Opéra est agréable à lire et plein de tendresse et d'amour de la vie. Les habitués des milieux hostiles avec des méchants extraterrestres devront passer leur chemin sous peine de s'ennuyer à mourir.

C'est un roman calme où tout coule de source. Il n'y a pas de heurts entre les quatre membres d'équipage. Les deux femmes et les deux hommes se connaissent et une solide amitié particulière les unit ensemble. « le café te manque ? J'ai posé la question à Jack quand il s'est éveillé à côté de moi. La veille au soir, nous avions installé sa couchette dans ma cabine, comme nous le faisions parfois. Ou ma couchette dans sa cabine. Ou ni l'un ni l'autre ». L'héroïne Ariadne O'Neill qui nous raconte cette histoire possède un charisme exceptionnel au point d'être le trait d'union pour l'ensemble de l'équipage. L'ambiance a bord du vaisseau est sereine et apaisée. Chacun se respecte pour ce qu'il est.

Les astronautes vont faire une exploration responsable et douce des quatre planètes définies dans leur mission. En effet, ils adaptent leur corps en fonction de la planète à visiter. C'est le point fort du roman, on assiste à une métamorphose anatomique de nos héros grâce à une technique dite de la somaformation : « Mais je ne m'étais jamais sentie forte, pas à ce point-là. Mon corps était puissant, mes membres épais. Mon coeur renforcé battait fort, comme un gros tambour. Mes os eux aussi avaient été modifiés. Ils étaient assez denses pour soutenir mes muscles neufs. Je n'étais pas devenue une héroïne de conte de fées ni une déesse guerrière. J'étais moi, mais renforcée ». Les explorations dans le dur sont finies, dans la science-fiction positive c'est le cosmonaute qui s'adapte à la planète et non l'inverse.

Les relations entre la mission d'exploration et notre bonne vieille planète Terre sont aussi traitées de façons différentes. « Comment penser aux étoiles quand les océans débordent ? Comment s'intéresser aux écosystèmes aliens quand la chaleur rend les villes inhabitables » La réponse est donnée sous la forme d'une conquête spatiale participative. En effet le budget de la NASA (GAO dans le livre) est assuré par l'ensemble de la population mondiale sous la forme de don financier individuel. Les états n'intervenant plus, La conquête pouvait s'appuyait sur l'ensemble de l'humanité. « le but du Groupement astronautique ouvert était simple : le vol habité financé par les individus. L'exploration par amour de l'exploration. Apolitique, international, sans but lucratif. GAO acceptait les dons de tout le monde, sans rétrocommission, sans concessions, sans rien promettre qu'un effort passionné pour empêcher que les astronautes ne disparaissent pour de bon ».

Oui, j'ai bien aimé cette fraicheur inédite dans la science-fiction d'aujourd'hui. Elle se veut plus lumineuse que les récits sombres et dystopiques des écrits actuels. Certains critiqueront peut-être aussi la fin du roman mais elle m'a fait penser à Star trek et à son commentaire fétiche, un clin d'oeil aux trekkies.

« Space, the final frontier. These are the voyages of the starship Enterprise. Its five year mission: to explore strange new worlds, to seek out new life and new civilisations, to boldly go where no man has gone before. »
Commenter  J’apprécie          3725



Ont apprécié cette critique (35)voir plus




{* *}