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Citations sur Le jour où tu dois mourir (19)

"Le Jour Où Tu Dois Mourir" - Marc Charuel

Résumé:
Été gris et maussade sur le bassin d’Arcachon. Au détour d’une piste cyclable, le corps atrocement mutilé d’une jeune fille. Pour Ducan, photographe frotté à toutes les guerres, ce meurtre est le premier épisode d’un film macabre qui va dépasser de très loin toutes les fictions…

Ce livre m'a littéralement mise mal à l'aise de par sa noirceur terrifiante et la sauvagerie des crimes. Le dernier livre qui m'avait autant perturbée était "Prédateurs" de Maxime Chattam.
La recette pour un tel résultat: des personnages intéressants, un sujet choc, des scènes choquantes, un sens du détail étudié, rebondissements, suspense, violence.. Pour son premier thriller Marc Charuel tape fort.
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Le plan de l’homme était arrêté. Il enfermerait l’enfant dans la réserve d’hiver du deuxième sous-sol où personne à l’exception de lui-même ne venait jamais. Il foncerait au stand de la vidéo emprunter une caméra, cela ne poserait aucun problème. Moins de dix minutes pour revenir où l’attendrait l’enfant. Puis il le conduirait dans la salle du chauffage. Qui, en plein été, pourrait avoir l’idée de venir flâner à cet endroit ? L’enfant serait attaché et bâillonné. Alors, il le clouerait à son siège avant de le finir à l’aide d’un rabot électrique. Ce ne serait pas exactement ce qui avait été prévu. Ce serait une vidéo courte avec une mise à mort rapide, mais elle aurait du cachet. Il reprendrait son travail jusqu’à la fin de la journée. Personne ne trouverait l’enfant. Il enverrait la vidéo le soir-même, puis il évacuerait le cadavre du gosse pendant la nuit. Depuis des années qu’il y travaillait, il connaissait le BHV comme sa poche. Au besoin, il savait comment mettre la main sur les vidéos de surveillance du magasin. Aucun flic ne pourrait jamais établir un lien entre la disparition de l’enfant et lui. Ensuite il prendrait quelques jours pour aller à Bangkok régler son problème en direct avec la Triade. Les Chinois finiraient par passer l’éponge sur ses erreurs. Ils avaient besoin de lui.
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Charles et Julie s’étaient enfermés dans la cabane en bois du jardin, absorbés par la fabrication de diverses recettes empoisonnées à base d’aiguilles de pin, de fleurs d’acacia, de pétales de rose et d’un mélange humide de terre et de sable. Ils n’allaient pas bouger pendant au moins deux heures, attendant que leur mixture soit prête. Alors ils tenteraient par tous les moyens d’en faire goûter aux adultes en lançant des imprécations avec le ton aigre de la voix de la sorcière de Blanche-Neige : « Goûtez mon beau yoghourt… Goûtez mon beau yoghourt, madame, monsieur… »
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La pluie criblait de piqûres le Bassin dont l’eau était étrangement étale. Accrochés à leurs corps-morts, les bateaux de plaisance ne bougeaient pas. Les coques étaient des masses sombres immobiles sur la mer d’huile qui avait absorbé la couleur orageuse du ciel. Beau temps ou pas, Duncan se délectait du spectacle. Il s’en dégageait une sérénité qui l’aidait à réfléchir. Le conflit libanais le crucifiait, mais il aurait fallu qu’on le paie cher pour qu’il aille encore risquer sa vie dans ce genre de merdier.
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Duncan s’installa derrière un bosquet, à presque un mètre au-dessus du chemin, quasiment invisible. Il posa son appareil équipé du télé de six cents millimètres devant lui et attendit. Il était six heures quinze. Il se revoyait des années plus tôt, allongé comme aujourd’hui, sur des théâtres d’opérations improbables, les mains crispées sur l’appareil, attendant le déclenchement d’une action, les explosions, les cris et les gens qui tomberaient devant lui. L’odeur de la forêt le renvoyait toujours à ses années de guerre. Au Vietnam, au Cambodge, en Birmanie, aux Philippines, au Sierra Leone ou au Congo… Tous ces champs de bataille merdeux où il était allé brûler sa jeunesse pour essayer de faire danser sa vie.
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Pendant des années, chaque fois qu’il allait prendre un avion, Duncan s’était demandé quelles horreurs traverseraient les lentilles de ses objectifs. Comme s’il avait eu un épouvantable don de divination pour anticiper la mort des gens. Mais il n’avait plus remis les pieds sur un champ de bataille depuis plus de dix ans.
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L’homme a redressé l’avion et s’est tourné vers elle. Le bruit du moteur a diminué comme si l’avion planait. Il lui demande si elle a déjà fait du parachutisme. Elle plisse les yeux, il répète la question.
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L’avion a entamé un autre cercle, il vire sur l’une de ses ailes et penche comme s’il était happé par un tourbillon. De nouveau, elle se sent glisser vers l’ouverture de la carlingue. Elle ne parvient pas à s’accrocher. Sa main, coincée sous elle, est comme morte. L’autre ne rencontre rien qu’elle puisse saisir.
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Elle le regarde maintenant, assis aux commandes de cet avion et se dit qu’elle va se réveiller de son cauchemar, que rien n’est vrai, ni l’ETA, ni sa lutte pour l’indépendance, ni le Bayard, ni l’avion, ni cet homme, rien.
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Elle cherche dans sa mémoire les instants où tout a basculé. Elle est revenue vers la ville en stop place de Verdun et elle a continué à explorer les bars, un à un. Elle devait retrouver les trois parachutistes pour remplir sa mission. S’ils n’étaient pas au rendez-vous, elle devait changer de plan. Elle était entrée au Bayard, elle s’était installée au fond du bar, elle avait mis trois pièces dans le juke-box et avait écouté « Il voyage en solitaire ». Elle avait regardé les garçons. Encore des militaires. Ils buvaient, ils donnaient l’impression de ne savoir faire que ça. Elle les détestait. Elle avait tiré sur sa jupette et réajusté son corsage. Parfois, le regard de l’un d’entre eux glissait sur elle et s’arrêtait dans l’ombre de ses cuisses ou sur le renflement de sa poitrine, seul le mystère du haut de ses jambes et de son soutien-gorge semblait les intéresser. Jusqu’à ce géant qui l’avait dévisagée depuis l’extérieur du café. Il avait tourné la tête vers elle et lui avait souri. Il était resté planté là, à l’extérieur, à soutenir son regard. Elle ne se souvient plus de ce qu’elle avait pensé à ce moment.
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