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Critique de NMTB


NMTB
10 février 2017
René, suite d'Atala, inséré dans le Génie du Christianisme comme une illustration du vague des passions. « Plus les peuples avancent en civilisation, plus cet état du vague des passions augmente, car il arrive alors une chose fort triste : le grand nombre d'exemples qu'on a sous les yeux, la multitude de livres qui traitent de l'homme et de ses sentiments, rendent habile sans expérience. On est détrompé sans avoir joui ; il reste encore des désirs, et l'on n'a plus d'illusions. L'imagination est riche, abondante et merveilleuse ; l'existence pauvre, sèche et désenchantée. On habite, avec un coeur plein, un monde vide ; et sans avoir usé de rien, on est désabusé de tout. » Voilà la description du vague des passions dans le Génie du Christianisme, car c'est une passion chrétienne selon Chateaubriand, « un dégoût constant », « une impression de tristesse, et peut-être même une légère teinte de misanthropie », pur héritage du tædium vitae de la vie monastique.
Je n'avais jamais lu ce roman et je pourrai dire que je l'ai relu, tant il m'a paru familier. La lune, les tombeaux, la solitude, l'amour… si souvent imité au dix-neuvième siècle. Evidemment, les souffrances du jeune René c'est notre Werther à nous. Mieux, c'est une réponse française et catholique. Pathétique, romantique mais sans complaisance, avec une fin morale. Comme le dit Chateaubriand lui-même, il ne s'est rien passé d'extraordinaire dans la jeune vie de René, un homme malheureux avant d'avoir souffert et qu'un seul évènement réussi à ébranler.
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