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Critique de CasusBelli


L'affaire des vivants est un roman qui m'a emporté assez loin de mes sentiers de lectures habituels, il s'agit d'une histoire originale, tant par le thème abordé qu'en raison de son mode narratif.
Je découvre Christian Chavassieux à cette occasion, et je vais commencer par louer son style et son érudition. L'auteur sera le narrateur et l'observateur tout au long de cette saga familiale avec un parti pris narratif peu courant, ici peu de dialogues, un récit à la troisième personne, une multitude de biographies plus ou moins détaillées.
Si j'ai aimé ce roman c'est qu'il m'a intéressé et fasciné, j'y ai vu la chronique d'une période et d'un monde aujourd'hui oublié, j'y ai reconnu le temps de mes arrières grands-parents que je n'ai pas connus, je me suis remémoré les souvenirs de mes grands mères en retrouvant la rigidité d'une certaine morale aujourd'hui estompée.
Ce qui m'a également impressionné c'est la description de deux mondes dénués de sentiments et d'empathie, qu'ils soient riches ou pauvres. La peinture qui nous est proposée ici est grise et froide, pas triste ou mélancolique non, mais très certainement dramatique et dénuée d'espoir, quelle que soit la condition des personnages, c'est la représentation d'une société où le mot bonheur semble être tabou.
Au fil des chapitres, j'avais la sensation de voir des daguerréotypes ou des images couleur sépia, pas de doute pour ce qui me concerne, Christian Chavassieux a remarquablement travaillé le contexte de son roman qui se situe dans la période 1850-1918.
Cette histoire, c'est aussi une radiographie de la condition ouvrière d'alors, écrasée par la bourgeoisie des industriels avides de profit, très instructif.
Le destin de Charlemagne, le personnage principal du roman, est une saga à lui tout seul, c'est l'histoire d'un homme rustre qui va s'élever au-dessus de sa condition, d'un homme qui va aussi renier son passé. Charlemagne va à merveille nous démontrer qu'il existe véritablement deux formes d'intelligence, il possède la première et est complétement dépourvu de la deuxième que j'appellerai, faute de mieux, celle du coeur. Ce roman est également celui de sa famille, qui tentera tant bien que mal de vivre dans son ombre gigantesque.
Voilà, je vais m'arrêter là, j'ai aimé cette lecture riche de beaucoup de choses, merci également à l'auteur pour ces notes explicatives qui éclairent de belle façon ce qu'a été la construction de ce livre.
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