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Citations sur L'affaire des vivants (20)

La voie est tracée. Charlemagne fait corps avec un monde qui sait ce qu’il lui doit, et dont il obtient ce qu’il désire. Les affaires, les relations, les femmes, tout se plie comme le noisetier entre ses poings. A aucun moment le doute ne s’est immiscé dans la construction de ses projets. Tout se déroule comme prévu. Il conçoit comme naturelle la fascination qu’il sait faire naître chez les autres.
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On peut vous faire adopter des sentiments dont vous ne savez qu'une ébauche, n'ayant pas d'expérience, à force de vous répéter qu'ils sont les vôtres.
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Les vivants doivent aux vivants. Si je meurs demain, je mourrai pour le projet des vivants, sans rancune et sans compter. Si je ne meurs pas, alors je vivrai aussi pour eux. La vie est l'affaire des vivants.
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Qui est-elle ? Que doit-elle faire ? On n’a cessé d’employer pour elle depuis l’enfance tous les verbes de la soumission, elle sait qu’elle doit s’offrir, se livrer, se donner, s’ouvrir, s’abandonner ; ses modèles héroïques se pâment, s’oublient, se languissent, pâlissent, défaillent, s’évanouissent. On lui a enseigné la vénération de celui qui patiente, invisible, à côté. Elle se rendra à lui sans plus de manières, bien sûr. Cette allégeance est le fruit d’une éducation dont la rigidité est devenue insoupçonnable, à force de temps. Mais toutes les Ève se découvrent nues, ce soir, quand elles considèrent ce corps tendre et choyé, destiné au saccage. (p. 113)
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La guerre était dans l'ordre des choses : chaque génération en avait connu une ; à l'exemple de ses aïeux, Charlemagne fit ses bagages, pansa les bêtes comme à son habitude, et prit le chemin de Merives avant l'aube, tandis que la ferme sommeillait encore. Il partit, le coeur sans inquiétude, pas plus remuė que s'il s'agissait d'aller abattre des chênes. La guerre était un contretemps dans la marche du labeur, un détour vaguement mystérieux, juste ennuyeux car ne rapportant rien. Il fallait espérer qu'elle ne dure pas, et qu'on serait rentrė pour la prochaine estive.
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Tout simplement EXCELLENT ! Romancier méconnu, Christian Chavassieux fait ici preuve d'une maîtrise étonnante du roman tel qu'on le rêve : socle social (le décollage industriel de la France de Guizot), personnages complexes (Le chef de famille entrepreneur, et sa fratrie insuffisante et hostile), aléas du destin...le tout servi par un style véritablement inspiré.
J'ai eu du mal à lâcher ce livre PALPITANT.
A recommander ABSOLUMENT !
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Si je meurs demain, je mourrai pour le projet des vivants, sans rancune et sans compter. Si je ne meurs pas, alors je vivrai aussi pour eux. La vie est l’affaire des vivants.
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Elle a une dernière hésitation quand ses bras juvéniles referment leur arche au dessus de sa tête, elle suspend le geste de ses mains blanches puis, sans une respiration, ses doigts miraculeusement fins dénouent le complexe artifice de la chevelure. Le chignon défait répand une abondance de mèches, les torons parfumés déroulent leur soie jusqu'à la naissance des seins. Elle frappe à la porte. "Charles, je vais sortir. Avez-vous éteint la lumière ?"
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"Elle écarta de ses pensées l'idée dominante que le monde lui était impénétrable et qu'elle semblait toujours flotter dessus, sans prise, sans courage, sans effet."
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Le vieux s'est précipité. À peine sa bru délivrée là-haut, à peine entendu la voisine constater "c'est un garçon", à peine le premier cri recueilli sous les solives, voici l'aïeul, plié, broyé par des générations de labeur, jailli dans la bourrasque, négligeant l'hiver tant le jour est solennel, lancé aussi vite que son corps abîmé le lui autorise vers la maison commune, pour déclarer à l'univers fermé sur les huit cents âmes de Saint-Elme que son petit-fils Charlemagne est venu (...) et qu'il faudra compter désormais avec le dernier-né de la famille Persant plus qu'avec tous ceux qui ont précédé, car il est le premier d'une nouvelle lignée.
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