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Critique de LivresseDeLire


Je remercie les éditions Le Cherche Midi et Babelio pour l'envoi de ce livre dans le cadre de la Masse Critique de septembre 2021.

Nicolas Chemla signe ici un superbe hommage au cinéma muet expressionniste du début du XXème siècle, mais aussi à l'art en général (la littérature, avec des références à Loti, Stevenson… ; la peinture, notamment Gauguin mais pas que…), à la folie créatrice et l'inspiration des artistes. le tout dans un style très cinématographique qui fait apparaître sous nos yeux ébahis de lecteur les images du film comme si nous étions devant notre petit écran.
Je tiens particulièrement à souligner le travail éditorial des éditions Le Cherche Midi, vraiment très recherché et en accord avec le thème du roman, chaque partie du récit, découpé en 4, étant figurée comme le compte à rebours qui s'affichait au début des films en noir et blanc : »3 », « 2 », « 1 », « 0 ».
Pour en revenir au roman, celui-ci fait aussi la part belle aux iles Marquises où se déroule l'essentiel de l'histoire, à ses paysages paradisiaques, magnifiquement décrits, avec beaucoup de poésie, à la culture maorie, ses croyances et ses légendes, et à l'artisanat local.
J'ai aussi aimé les nombreuses réflexions égrenées au fil du récit selon laquelle le réel progrès ne serait peut-être pas à chercher dans la modernité, le confort et l'opulence des sociétés occidentales mais plutôt dans le respect des traditions et de la nature : « Ce feu que l'Occident a volé à ses dieux, et qui l'a mené en droite ligne aux canons, à la folie des locomotives et des lumières aveuglantes de la ville, les Polynésiens l'ont reçu de la terre, et ils l'ont chéri, et ils n'en ont pas tiré la mort ni la destruction, ni la domination ou l'exploitation ».
Malgré cela, je n'ai pas complètement été emportée par ce roman comme j'aurais aimé l'être. Docu-fiction, conte fantastique et philosophique, récit onirique ? Nicolas Chemla navigue entre les genres et flirte avec les frontières de la réalité et de la fiction, et je me suis souvent demandée si ce que je lisais était réel, rêvé ou fantasmé. A commencer par les personnages eux-mêmes, qui m'ont semblé inconsistants, vaporeux, presque sans existence réelle, m'empêchant de m'attacher à eux, et je dirais même plus, de m'intéresser à eux et à leur sort. Si bien qu'à un moment donné du récit, je me suis aperçue que la suite des aventures de cette équipe de tournage m'importait peu, voire pas du tout. Malgré toute la beauté de l'écriture, ce n'est pas un roman qui me marquera longtemps encore après l'avoir refermé.
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