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Critique de Kenehan


Masse Critique
Challenge Petits Plaisirs 2014/2015

"In these words" est un manga yaoi co-écrit par Jun Togai et Narcissus contant l'histoire de Katsuya Asano, docteur en psychiatrie, à qui la police demande de l'aide. Cette dernière a en effet besoin des aveux d'un tueur en série récemment arrêté avant d'engager la procédure judiciaire. Alors que le "profiler" va étudier le dossier, d'étranges rêves érotico-masochistes vont hanter ses nuits…

Cela faisait longtemps que je n'avais pas mis le nez dans un manga. La couverture et le résumé étant tentant, il n'en fallait pas plus ! Je ne suis pas un expert en yaoi (ces romances entre hommes écrites par des femmes), encore moins dans leur version manga mais pour en avoir discuter avec des fans du genre dans mon entourage, le dessin surpasse nombre de production du genre (« plus beau, plus détaillé, moins cliché ») et l'histoire « elle aussi est mieux réalisée, y'a de la profondeur et un minimum de recherche psychologique ».

De mon point de vue de novice, je dois dire que j'ai beaucoup apprécié les dessins. Les décors sont malheureusement un peu vides mais les personnages sont soignés et limite un peu trop beaux pour être vrais. A vrai dire, quand j'ai appris, après une petite recherche, que Jun Togai était le pseudo de Jo Chen j'ai mieux saisi mon plaisir, elle qui a fait de nombreuses cover pour les saisons en BD de Buffy.
Le scénario, lui, à ses limites. Pour commencer, j'ai adoré l'introduction romancée. Ce texte de quelques pages était une surprise au sein d'un manga mais se révèle très judicieux. Ce prologue permet une meilleure immersion dans le contexte même si le passage aux premières planches reste abrupte de par son caractère sexuel explicite.
Si l'érotisme SM s'intègre bien dans le récit avec ce flou constant entre rêve et réalité, l'aspect polar psychologique pêche par son manque de réalisme. le tueur est maintenu en captivité dans une maison quasiment vide et loin de tout, dans un quartier désert. Certes, il y a quelques éléments de sécurité mais si on compare à toutes les mesures prises pour entraver Hannibal Lecter, on peut se dire qu'ici notre serial killer est chouchouté ou est victime d'un manque d'attention flagrant.
On remarque une absence totale de présence féminine (à part une ou deux allusions rapides), c'est donc une histoire entre mâles. Est-ce là une caractéristique du yaoi ? En tout cas, ça m'a amusé et je n'ai pas manqué de le voir.
L'intrigue me laisse quelque peu perplexe, j'ai du mal à l'imaginer dans la réalité. Mais j'ai peur de me répéter un peu là…
Enfin, l'aspect psychologique ne me semble pas si bien gérer que ça en tout cas en ce qui concerne les confrontations entre psychiatre/criminel. Pour la perte de repères réel/onnirisme c'est déjà un peu mieux et ça laisse même la porte ouverte à un rebondissement intéressant.

Voilà donc un yaoi qui bien qu'imparfait a su m'intéresser. Je me laisserais bien tenter par la suite pour voir comment l'histoire progresse et où les auteures veulent nous emmener. L'ambiance sombre et érotique n'est pas mal mais manque peut-être d'un peu plus de profondeur et de rigueur.
J'espère juste que ce ne sera pas une série trop trop longue, ce serait la une chose qui pourrait me démotiver rapidement.
Je remercie Babelio et les éditions Taïfu Comics pour cette nouvelle occasion de plonger dans le monde particulier du yaoi.
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