Après tout, notre société carbure à la culpabilité, ce qui permet de masquer son fonctionnement réel et d’exclure les solutions évidentes.
Paul est, en un sens, affaibli par le principe d'Heisenberg, principe qui, entre autres, établit que la présence de l'observateur modifie l'expérience : Paul voit l'avenir, mais le fait même qu'il l'observe modifie cet avenir.
Beaucoup de fans de Dune seront très déçus par ce revirement, John W. Campbell aussi, puisqu'il refusera de publier Le Messie de Dune dans Analog, mais tant pis, Herbert a un message à faire passer, plus important que ses ventes. Ce basculement est ce qui donne toute sa puissance à l'oeuvre, sa profondeur. Le pouvoir, tel l'anneau unique de J. R. R. Tolkien, corrompt absolument, forcément. P. 20
Le bene Gesserit est une communauté de type religieux, certes, mais l'univers de Dune présente pour caractéristique remarquable d'être un monde sans dieu.
Les héros sont difficiles, les super-héros catastrophiques.
Les Grecs distinguaient deux types de souverains : le basileus, qui hérite de sa charge, et le tyran, qui se saisit du pouvoir, souvent par la force.
Avant ce look, il n'existait pas en France d'ouvrage analysant en détail le roman de Frank Herbert, Un voile mystérieux planait autour de la conception de la saga et de son auteur. Pour percer les secrets littéraires du texte, il fallait, sur le modèle d'Alejandro Jodorowski, trouver "des guerriers spirituels".
"Pour Herbert, plus un chef est populaire, plus il attire d'adeptes, et plus ses erreurs, en se démultipliant, mènent à la catastrophe, au massacre le plus abominable." P.12