Écrit avec beaucoup de sobriété, l'histoire de ce juif que l'on assassine pour donner un exemple (de quoi ?) est juste terrifiante de banalité. Cet acte de mémoire est nécessaire même si citant
Jankélévitch,
Chessex s'interroge sur la possibilité de relater l'horreur "Je raconte une histoire immonde et j'ai honte d'en écrire le moindre mot ... car
Jankelévitch dit aussi que la complicité est rusée". Nécessaire, parce que notre mémoire oblitérée par l'horreur des camps a oublié ceux qui sont morts ailleurs mal soignés, exclus, humiliés, tués. C'est cette infiltration de l'horreur, cette acceptation de l'indécence qui sont dénoncées en même temps que l'on se souvient d'
Arthur Bloch. Ses meurtriers sont des paysans, des garagistes, des bouchers, des gens qui nous entourent, l'homme est homme choisit parce qu'il est juif. Leur haine est dense et elle se nourrit du vide de leurs âmes et c'est cela qui fait peur.
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