- Tu es une contemplative, Lyddy. Je le sais depuis toujours. Si tu étais catholique – Dieu t’en garde ! – tu serais dans un couvent.
Dans l'atelier de May, je prends la pose dont elle a fait le choix hier. Assise dans le fauteuil tapissé de satin rayé violet et noir, à côté de l'une des croisées, je tiens une tasse à bordure dorée et sa soucoupe. Regarder à travers cette croisée tout en tenant la tasse et la soucoupe me permet de contempler une portion de ciel bleu au-dessus de l'immeuble gris qui fait face à l'atelier de May. Un banc de nuages blancs légers y dérive lentement. A côté de moi, je le sais, se trouvent des jacinthes blanches et des muscaris, que je peux voir seulement du coin de l’œil : un cadeau de Degas. Je respire leur parfum.