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Citations sur Jeannette et le crocodile (15)

Il n’est pas forcément évident de déceler le degré de gravité d’une information aux visages des journalistes qui restent le plus souvent impassibles, sauf quelquefois j’ai observé un léger sourire quand la météo est bonne, c’est-à-dire beau et sec pour les tee-shirts et les baignades et les sorties en terrasses, ce qui me met en général en rogne du point de vue de la nature, de plus en plus beau et sec, de plus en plus de tee-shirts et de terrasses, mais quid de l’eau pour les plantes et les animaux, ça on dirait qu’ils s’en fichent, les présentateurs (...)
(p. 14-15)
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Ainsi, elle sourit à cette mère qui ne répond rien, harassée par cette culpabilité qui ronge toute capacité d'agir, mais malgré tout, à regarder sa fille sourire, là, dans le vent qui pue et la lourdeur qui plombe, c'est l'espoir d'un soulagement, alors elle lui sourit en retour sous le parasol rouge et les nuages, puis il est temps de rentrer.
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Il s'en saisit [coupe de champagne] et la regarde, mais elle ne voit pas très bien ses yeux, car il a conservé ses lunettes de soleil fumées ; on les devine, seulement, et ce qui lui vient à l'esprit c'est le 'regard de braise' des romans sentimentaux que lisait étonnamment sa mère pas sentimentale (...).
(p. 81)
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Elle n'en a rien à foutre (...) de savoir si quelque chose ne va pas [pour son employée], ce qu'elle veut c'est que ça tourne (...), que ça fonctionne perfecto aussi parce qu'elle désire croire qu'elle est une bonne chef, hein, une bonne personne, n'est-ce pas ce qu'ils veulent tous, le contentement d'eux, dormir le soir innocents, blancs comme neige, des bébés repus.
(p. 153)
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Cette fois-là, il se rappelle très bien, c'était le jour de l'été du type qui avait tiré avec sa carabine dans la porte vitrée du bar-tabac de la mère de Blandine, Jipé, un client, bourré comme à son habitude, mais là il avait pris son arme et ce qu'il expliquera plus tard aux flics venus l'interpeller, c'est qu'il avait vu la pancarte TIREZ, juste au-dessous de la poignée, et donc simplement répondu à l'injonction, boum, paf.
(p. 51-52)
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(...) se lever, arranger un peu ses cheveux, ramasser et cacher la bouteille dans la table de nuit, descendre et embrasser sa fille, en bas, lui dire combien elle l'aime, boite un petit coup vite fait et un café, non, d'abord un café, puis un petit coup dans la même tasse, discrètement, prendre enfin la route avec la bagnole au phare gauche cassé qu'il faudrait qu'elle répare, et le phare cassé s'ajoute à tout ce qui stagne en attente et dont il faudrait pourtant s'occuper pour stopper la lente dégradation des choses.
(p. 27)
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... nous on veut des SUV et des fermes à bitcoins, point, on se fiche du reste, on se fiche des oiseaux, on se fiche des pauvres et des handicapés et des fous, on se fiche de tout pourvu qu'on puisse se repaître d'argent, consommer, consommer, ...
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Elle a très tôt intimement compris que ce qui compte dans le pays des adultes dans lequel chaque enfant est obligatoirement inséré à sa naissance est d'avoir l'air normal, de sauvegarder quoi qu'il arrive les apparences, c'est-à-dire effectuer les gestes requis, proférer les mots requis, penser les pensées que tous pensent, à peu près toujours les mêmes, selon la place et le rôle occupés par chacun.
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Ainsi, elle sourit à cette mère qui ne répond rien, harassée par cette culpabilité qui ronge toute capacité d'agir, mais malgré tout, à regarder sa fille sourire, là, dans le vent qui pue et la lourdeur qui plombe, c'est l'espoir d'un soulagement, alors elle lui sourit en retour sous le parasol rouge et les nuages, puis il est temps de rentrer.
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Je me trouvais dans la salle de télé quand j’ai reconnu les Champs-Élysées. Personnellement je ne m’y suis jamais rendu et ça ne me manque pas, non, on ne peut pas dire que ça me manque ce genre de lieu, même s’il m’arrive de me sentir triste en pensant à tous ces endroits où je ne suis pas allé et où je n’irai jamais. De ce point de vue Google Earth, Google Maps et Street View sont à double tranchant, car il y a toujours un moment où on voudrait pouvoir se transporter en vrai, après avoir été content d’explorer de loin les moindres recoins de la terre. J’ai donc vu les Champs-Élysées et les mots Flash spécial Alerte attentats, les annonceurs de nouvelles ont dit qu’ils ne montreraient pas la totalité des images, que des vidéos des faits avaient été réalisées, mais que par décence ils ne les diffuseraient pas. Même les réseaux sociaux les avaient enlevées, après signalement.
Il n’est pas forcément évident de déceler le degré de gravité d’une information aux visages des journalistes qui restent le plus souvent impassibles, sauf quelquefois j’ai observé un léger sourire quand la météo est bonne, c’est-à-dire beau et sec pour les tee-shirts et les baignades et les sorties en terrasses, ce qui me met en général en rogne du point de vue de la nature, de plus en plus beau et sec, de plus en plus de tee-shirts et de terrasses, mais quid de l’eau pour les plantes et les animaux, ça on dirait qu’ils s’en fichent, les présentateurs, mais j’ai remarqué qu’ils ne clignaient presque plus des yeux et que les têtes s’affaissaient vers le bas, et là j’ai senti que c’était grave.
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