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Critique de Alfaric


Chloé Chevalier nous offre un premier tome de low fantasy sans fantastique et sans merveilleux, presque un huis-clos vu que tout se passe entre les murs du château de Véridienne la capitale du royaume du Demi-Loup. J'ai été très agréablement surpris par la maturité de l'écriture, de la construction et de la narration : c'est très maîtrisé et servi par une plume belle, fluide et agréable (mention spéciale aux flashbacks d'Aldemor : c'était presque la dernière légion dans l'Empire du Milieu !).
La singularité du récit se fait sur le concept des suivants : les princes et princesses de sang sont associé à un suivant né un jour après eux… Par le fait d'un caprice de son père la princesse Malvane a 2 suivantes et non 1 seule pour amener un élément de déséquilibre, mais je n'ai jamais compris pourquoi le prince Aldemor n'en avait pas alors que cela aurait amené de fantastiques potentialités à l'intrigue !

Passé un cap j'avoue avoir lu en diagonal, ce qui m'arrive très rarement pour ne pas dire quasiment jamais, car on est dans tout ce qui ne me parle pas dans mon genre de prédilection :
- j'ai senti très rapidement que Chloé Chevalier est une fan de Robin Hobb en général et de "L'Assassin Royal" en particulier, et malgré tout le respect et tout l'admiration que j'ai pour l'auteure américaine originaire d'Alaska je n'ai jamais été emporté par ce qu'elle a écrit… Il va de soi par contre que je recommande chaudement cet ouvrage à ceux et celles qui l'ont apprécié à sa juste valeur !
- j'ai senti très rapidement qu'on reprenait la méthode GRR Martin, qui la tenait de Tad Williams, de raconter le récit par ses spectateurs et non par ses acteurs (du coup je revoyais Simon de "L'Arcane des épées" crapahuter dans son château sans qu'on sache vraiment ce qu'il s'y passait). Dans la saga du "Trône de fer", le POV qui m'a le moins emballé était celui de Sansa, et ici des POVs qui s'attardent sur le quotidien de 5 adolescentes aristocrates ou dames d'atours alternant amitiés fusionnelles et jalousies mortelles, honnêtetés et fourberies, amourettes et coucheries, j'ai été bien mal servi ! (ah ça oui, c'est quand même girly ! ^^) le POV d'Aldemor aurait pu tout changer, mais au lieu d'opter pour un Edmond Dantès pour un Martin Guerre on se retrouve avec un prince OSEF qui veut les avantages du pouvoir mais pas ses inconvénients, donc qui veut la couronne mais pas trop tôt pour continuer à prendre du bon temps… Ce n'est clairement pas le genre de personnage qui suscite mon intérêt…
- on est dans l'archétype du tome d'introduction qui se contente de poser l'univers, l'histoire et les personnages donc c'est tout sauf palpitant… Pour l'univers le royaume du Demi-loup est un royaume médiéval random, auxquels on ajoute Plaine Jaunes à l'Ouest, Mers Brumeuses au Nord, Pays Valien et Bas-Val au Sud, et immenses Terres de l'Est appartenant à un gigantesque empire sur lequel le soleil ne se couche jamais… Pour l'histoire au-delà de la classique fin de règne c'est quand même bizarre de se retrouver avec un roi aussi OSEF : son frère meurt dans des circonstances troubles ? Il s'en fout ! Les Chats des Eponas font sécession ? Il s'en fout ! Son fils et héritier disparaît dans un conflit ? Il s'en fout ! Son fils réapparaît avec une poignée d'hommes à la place des 10000 soldats partis en campagne ? Il s'en fout ! Une épidémie menace de décimer la population ? Il s'en fout ! Les ducs de son royaume sont au bord de la rébellion ? Il s'en fout !... Alors on nous dit qu'il y a un lourd secret derrière tout ça, mais il faudra lire le tome 2 pour savoir de quoi il en retourne… (vu que j'étais persuadé que Calvina et Lufthilde cachaient un lourd secret sur leur fuite des Eponas vers Véridienne et que visiblement non en fait, le recours au précédé m'inquiète un peut en fait)
Et puis pour quelles raisons et quels objectifs le roi confie une expédition vers des terres inconnues rassemblant tous les chevaliers du royaume à son fils de 12 ans cela reste du début à la fin un véritable mystère… (et pour des mecs qui n'y connaissaient rien en médecine, j'ai trouvé qu'ils étaient très forts en guerre bactériologique ! ^^)

Les Moutons Électriques réalise encore une fois une bonne pioche (qui ne correspond pas forcément à mes attentes de lecteurs, mais c'est ici c'est franchement une question de goûts et de couleurs ^^), avec un livre objet très soigné et très réussi qui se serait toutefois bien passé des coquilles qui apparaissent dès les premières pages (c'est un problème récurrent chez cet éditeur).
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