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Citations sur Recluses (7)

La mère fumait près de la fenêtre. Elle fuma et fuma et fuma sans relâche, et finit par tomber malade, comme tout le monde, mais la tumeur ne s'agrippa pas là où on aurait pu l'attendre. Elle se logea dans le sein gauche, le plus maigre, et pourtant le plus tombant.
On le coupa.
(...)
Elle insérait des mouchoirs en papier dans le bonnet gauche de son soutien-gorge, pour que ça sonne visuellement pareil, sous les pulls fins. Ou bien, parfois, quand elle en manquait, du papier toilette rose et rêche. Certains mouchoirs glissaient par en dessous, et on en trouvait de temps en temps par terre, sur le sol en lino gris moucheté de l'appartement. Des mouchoirs bien propres qui auraient pu resservir. On les disposait en tas, en cas de pleurs. Mais aucune des deux filles ne pleurait jamais. (...)
(p. 48-49)
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Elle me parle d'une star, au Japon, dont les innombrables fans se retrouvent en permanence pour commémorer les moindres actions : naissance, première dent, etc. Le pire ce n'est pas qu'elle ne soit pas morte, mais qu'elle n'existe pas. Elle a été créée de toutes pièces, visage et corps dans un remix savant et composite de traits orientaux et occidentaux, biographie ad hoc, événements purement inventés et relayés sur le Net.
[Elle] me dit : « C'est dingue, tu ne trouves pas, d'aimer à ce point des gens qui n'existent pas ? »
Je me demande si ce n'est pas toujours le cas. D'aimer des gens qui n'existent pas. De ne pas aimer les gens qui existent. Si ce n'est pas la condition nécessaire et indispensable pour. Et, quoi qu'il en soit, c'est toujours un peu désolant, les fêtes.
(p. 89)
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Je me demande si elle sait que c’est fragile comme du verre, le silence.
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Elle avait couché avec quarante-deux types sur soixante-cinq rencontrés. Dans toutes les positions possibles, en évitant les « rencontres sérieuses avec personnes de qualité », avant de tomber enceinte. Cliquer sur des cases au hasard, faire semblant, insister si besoin pour ne pas ajouter de préservatif, pour les sensations.
Elle s'en fichait pas mal, des sensations. Elle s'arrangeait juste pour calculer les moments propices. Elle aurait pu coucher avec n'importe qui, n'importe comment, n'importe où.
Le bon, le fertile, le producteur, elle ne sut même pas lequel c'était. Aucune importance.
(...)
Tout ce qu'elle attendait, c'est qu'il éjacule en elle. Ici, et pas ailleurs. Que ça se propulse, que ça touche la cible. Qu'en elle, tout se fomente de sa vie à venir.
Un bébé, avec tous ses ingrédients de bébé, pour elle et elle seule. A elle purement et simplement dédié.
(p. 22-23)
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J’aurais pu dire pour son compte qu’on pourrait bien chercher un peu plus loin, sous les coupables faciles. Dire que la violence et l’horreur ne viennent jamais de nulle part. Dire que leurs crimes hantent nos cités troubles et qu’il ne suffit plus de leurs lapidations pour les rétablir, les conforter, nos brillantes sociétés. Elles se fissurent, peu à peu, et nous sommes des sourds et des aveugles assoiffés de leur sang, sans chiens ni cannes, tendus et raides, droits dans nos bottes au bord des précipices, incapables de nous regarder en face,
de nous sonder, de retourner la fange de nos ignominies, de nos pensées violentes.
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Moi je peux tout faire, sauf parler et bouger. A part la tête, un peu. Ma vie se résume à des soustractions. Je n’ai pas besoin de savoir quoi faire de moi. On me meut. On me déplace. On me tire. On me pousse. On m’accompagne. On m’orne. On m’organise. On me met en place. On me nourrit. On me masse. On parle pour moi. Sans moi. En dehors de moi. En moi. Je suis un terrain vague, indéterminable, ouvert à tout vent.
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Je ne sais pas pourquoi on en est là. A ce pont de non-retour. Je sais maintenant, précisément, qu’elle s’est bel et bien détachée, comme l’iceberg. C’est peut-être ça, la véritable errance.
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