Les écrivains sont très forts pour décrire les regards : d'un mot, ils pénètrent jusqu'à l'âme l'intimité de leurs personnages. Pour moi, un regard n'est rien de plus qu'un regard. Même s'il n'a pas son pareil pour transmettre la gamme des représentations mentales dans toute leur diversité, il ne dévoile en rien l'âme, j'irais même jusqu'à dire qu'il en est un fidèle gardien, la protégeant d'un côté contre les intrusions malintentionnées venant de l'extérieur, de l'autre contre les débordements intimes venus de l'intérieur.
En matière de scènes, ma mère s'y entend pour en faire des tonnes. Mes talents de comédien, c'est à ses leçons in utero que je les dois.
Plutôt que de l’art nul, il vaut mieux pas d’art du tout : voilà la vérité.
L'officier de police qui dirige l'antenne de Wolong tient une conférence de presse, il lit laborieusement un texte rédigé à l'avance.
Plutôt que de l'art nul, il vaut mieux pas d'art du tout, voilà la vérité.
Le détective, ayant en fait profession de filtrer les représentations mentales, limite le moteur de ses déductions aux couches du conscient. Les niveaux plus abyssaux, il les abandonne aux religieux, aux taoïstes et aux psys qui ont en commun de s’exprimer de manière sibylline et tout bonnement imbitable
Percer l’âme humaine n’est pas le travail du détective privé mais si cela aidait à résoudre une énigme, je m’y plierais volontiers.
Combien de fois, alors que je touchais aux confins du désespoir, n’ai-je pas extirpé avec rage la dernière étincelle de courage de ce siège secret du corps qu’est le champ de cinabre ? Mais quand je m’y penchais, il n’était là qu’incompréhensible mystère, fermé et noir, ou simple reflet sur l’eau ne donnant finalement à voir que ma propre image, un moi inversé en train de scruter des abîmes.
J’avais depuis longtemps abandonné l’idée d’explorer les fourbes replis de l’âme, la mienne ou celle des autres, cette « chose » inexistante, quoique obscurément perceptible et qui excède tout langage humain.
Je vais vous dire une chose : les relations entre les services de police et les médias sont un mélange d’amour et de haine. Il nous arrive de leur en vouloir à mort, mais parfois nous les remercions secrètement de leur capacité encore plus puissante que la nôtre à fouiller la merde.