Très joli livre, d'une grande modernité, s'ouvrant sur une mise en exergue d'un poème de
Velimir Khlebnikov, ainsi que d'une préface de l'auteur expliquant rapidement sa manière de composer ce roman épistolaire, dont il est difficile d'évaluer la part imaginée, composée, par rapport à la réalité vécue par
Chklovski.
Les lettres sont courtes, ciselées, toujours précédées d'un encart les résumant, laissant apparaitre leurs squelettes de non-dits, de "lettres qui ne parlent pas d'amour" (sous-titre du livre), leurs existences n'étant qu'expression d'un amour unilatéral de l'auteur pour
Elsa Triolet, de ce narrateur sans nom pour Alia.
Difficile de décrire le charme délicat et douloureux qui émane de ces petites lettres; une deuxième lecture dans la foulée m'a fait apparaitre des traits, des zébrures, cachés derrière ces considérations sur l'art et le monde de leur temps, secoués par cette forme audacieuse et contemporaine.
En résonance, on pourra lire
Vladimir Maïakovski, dans son livre "Lettres à
Lili Brik", compilant les lettres d'amour à la soeur d'
Elsa Triolet.
Commenter  J’apprécie         422