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Critique de mh17


Le Soleil des morts, c'est celui de la Crimée après la guerre civile en 1920. Elle est alors dirigée par Bela Kun qui use du "balai de fer" de la Terreur rouge contre tous ceux qui n'ont pas voulu s'exiler ou qui ont cru en l'amnistie. A cette épuration sanguinaire s'ajoute une terrible famine. Ivan Chmeliov, écrivain reconnu, a vécu cette tragédie et ce livre est le premier ouvrage qu'il publie en France ( 1923, traduit en 1929). Mais son témoignage accablant ne sera guère entendu par la plupart des grands intellectuels européens, enthousiasmés par "l'expérience"du communisme, à l'exception notable de Thomas Mann.

Le narrateur, double de l'auteur, est un professeur qui vit seul dans sa villa de Crimée, au milieu d'une nature enchanteresse et déjà martyrisée. En trente-cinq chapitres qui ressemblent à des chants et qui s'étalent d'aout à décembre, il nous confie ses rêves sinistres et ses illusions perdues. Il décrit, au présent, son combat quotidien pour survivre. Il conte la destinée tragique de ses habitants : petites gens, vieille femme, enfant, jeune écrivain, Tatare, vieux docteur, prêtre, architecte, mais aussi celle de la vache Tamarka...Une bouleversante et misérable humanité que la faim accable et que la terreur avilit. L'homme se révélant plus bestial que la bête. La souffrance physique et la détresse morale imprègnent la nature ensoleillée de plus en plus hostile. Il fait ses adieux déchirants à la Crimée aimée qu'il ne reverra plus.

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