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Critique de IreneAdler


Les "punks à chien" ont commencé à apparaître dans les années 1990. Ils "envahirent" l'espace public, allant d'une ville à l'autre, inquiétant les braves gens. Sans pour autant être tout à fait des SDF.
Mais pourquoi "nomades du vide" ? Parce qu'ils passent, vont d'une ville à l'autre, d'un festival à l'autre sans autre but que l'errance elle-même. Pas de revendications, pas d'idéal, pas de mode de vie alternatif ; en cela ils diffèrent des nomades des années 1970 qui s'opposaient par leur mode de vie à la société dominante. Ici, la société est rejetée certes, mais rien d'autre que l'errance : peu de solidarité, de volonté ou de possibilité de s'en sortir, de la réintégrer même sur les marges (ce qui serait un mode de vie alternatif). Il s'agit majoritairement de fugueurs et de jeune gens en rupture avec tout environnement familial, scolaire, en grande souffrance.
Après cette présentation, l'auteur présente les dispositifs d'accueil mis en place au moment des festivals, où se retrouvent ces jeunes en errance. Nourriture, toit pour dormir, sanitaires et surtout écoute. Au moins pour quelques jours un peu de stabilité, contre une somme modique (important : il faut une contrepartie symbolique et des règles de vie pour que le respect puisse naître). L'auteur déplore par ailleurs le manque de structures adaptées pour ce public particulier, notamment dans les villes de province ; manque également de moyens financiers et humains, de connaissance car c'est alors un phénomène récent en 1995 (je ne suis pas sûre que cela soit très différent 18 ans plus tard...) du coup coup, pas de repérage possible d'adolescent en difficulté AVANT la fugue, pas de suivi médical, prises de drogues de plus en plus fortes, alcool, prostitution...
Un ouvrage intéressant pour les professionnels et les futurs pro en charge de ce public. La particularité de cet ouvrage est qu'il est un produit direct de l'expérience de son auteur, en tant qu'éducateur et en relation avec d'autres secteurs de la recherche en sciences sociales. A compléter sans doute par des études plus récentes.
Pour ceux qui préfèrent la fiction : Mort sur la route de David le Breton (sociologue. Il a beaucoup étudié ce sujet et cela se sent dans son roman : documenté sans freiner l'action), ou encore Junk de Melvin Burgess (fugue, squat, drogue...)
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