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Critique de topocl


topocl
19 septembre 2015
"La perfection, voilà l'ennemi !"


Mona Chollet décrypte en quoi les diktats de la mode s'inscrivent dans des millénaires d'aliénation féminine à travers le classique « Sois belle et tais-toi ! », pour cantonner les femmes dans un rôle de frivolité et de soumission. le souci de l'apparence est présenté comme le grand questionnement de nos vies, annihilant toute remise en question, générant une docilité sociale dans un consumérisme décervelé .
Elle analyse les mécanismes qui formatent dès l'enfance le petit enfant féminin à travers la publicité, le langage des parents et des médias, puissants soutiens d'une industrie, abusivement assimilée à un institution culturelle voire artistique, et planétairement florissante. Elle déconstruit l'image des mannequins et autres stars, dont la vie, abusivement maquillée en conte de fée, est donnée en pâtée aux consommatrices pour les bercer d'illusions dévastatrices de beauté, de minceur, de blancheur .

C'est parfois un peu brouillon, parfois un peu scolaire dans une énumération de citations et d'exemples. Mais c'est toujours bien satisfaisant de voir écrites un certain nombre de vérités outrageantes, de se sentir moins seule dans des convictions qui nous font nous éloigner du dogme, du conformisme, de l'obéissance, de croiser un esprit de résistance à un ordre établi basé sur le profit et l'assouvissent des désirs masculins, de lire un appel à la rébellion.

J'ai (beaucoup) moins aimé le dernier chapitre, où Mona Chollet règle leur compte à un certain nombre d'hommes exposés, trop amateurs et consommateurs d'allégeance sous forme de chair fraîche, qui, dans l'étalage, ressemble par moments un peu trop à la presse poeple qu'elle vilipende. Et surtout la conclusion bizarre et vaguement effrayante que nos sociétés occidentales feraient bien de prendre exemple sur l'organisation des harems, où l'affinité intellectuelle viendrait à égalité avec l'appétit érotique, où « l'enfermement est spatial , alors que, en Occident, il est immatériel et se fait dans l'image d'elles-mêmes qu'on impose aux femmes. ».....Hum ….

Bref… Je passerai (quoique difficilement )sur ces petits égarements de dernier moment, et je retiendrai un livre mené avec humour sinon avec rigueur, qui vaut bien son pesant de flacons de vernis à ongles.

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