Il parait que ce qui compte, c'est d'essayer. D'essayer encore et encore, de se relever lorsqu'on tombe, de batir des victoires sur ses échecs.
Au loin, la mer est bleue, elle aussi, bleue comme ces souvenirs d’été qui s’entrechoquent et qui se superposent, grande mosaïque mouvante, en perpétuelle reconstruction.
Grandir ne devrait pas signifier qu'on renonce aux petits bonheurs. Ça devrait signifier qu'on en découvre des nouveaux.
– Grandir ne devrait pas signifier qu’on renonce aux petits bonheurs. Ça devrait signifier qu’on en découvre des nouveaux.
– Je crois qu’on a grandi de travers.
– Non. Je crois qu’on a grandi entourées de travers.
[...] elle répétait n'avoir pas partagé grand-chose avec lui, mais c'est le poids de ce qu'elle aurait pu partager qui l'écrase aujourd'hui.
Sa famille va encore râler, mais ces chaussures, elle ne les remettra pas avant fin aout. D ici à quelques jours, ses talons seront recouverts de corne et elle marchera sans se soucier des gravillons. Elle sèmera sable et poussière sur le carrelage et le plancher, et elle salira ses draps de lit. Elle se sentira libre.
C'est elle, ça ? Cette fille, là, dans le miroir ? Avec ses bras spaghettis et ses coudes proéminents, avec sa cage thoracique dessinée comme pour en étudier la composition, avec ses fesses plates, avec ses cheveux ternes et abîmés, avec ce teint
cireux et ce regard halluciné?
Comment a-t-elle pu devenir cette fille-là ? Elle n'a jamais voulu devenir cette fille-là !
L’été était magique à l’époque. Éternel. Loin du reste de la vie. Maintenant, le reste grignote tout et il n’y a plus de refuge.
Je crois qu’elle a besoin d’aide, mais qu’elle n’osera jamais la demander. Et je crois que si on ne fait rien, cet été tournera à la tragédie.
Elle a toujours honte. Et lorsqu'elle appuie sur le bleu du souvenir, elle se saoule de peine.