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Citations sur Lettres de Chopin et de George Sand (9)

George Sand à la comtesse Marliani, Paris.
Marseille, 28 avril 1839.

Ce Chopin est un ange, sa bonté, sa tendresse et sa patience m'inquiètent quelquefois ; je m'imagine que que c'est une organisation trop fine, trop exquise et trop parfaite pour vivre longtemps de notre grosse et lourde vie terrestre. Il a fait à Majorque, étant malade à mourir, de la musique qui sentait le paradis à plein nez, mais je suis tellement habituée à le voir dans le ciel qu'il ne me semble pas que sa vie ou sa mort prouve quelque chose pour lui. Il ne sait pas bien lui-même dans quelle planète il existe, il ne se rend aucun compte de la vie comme nous la concevons et comme nous la sentons.
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George Sand à Albert Grzymala, à Paris.
[Nohant, fin mai 1838].

Nous ne nous sommes point trompés l'un l'autre, nous nous sommes livrés au vent qui passait et qui nous a emportés tous deux dans une autre région pour quelques instants. Mais il n'en faut pas moins que nous redescendions ici-bas, après cet embrassement céleste et ce voyage à travers l'Empyrée. Pauvres oiseaux, nous avons des ailes, mais notre nid est sur la terre et quand le chant des anges nous appelle en haut, le cri de notre famille nous ramène en bas. Moi, je ne veux point m'abandonner à la passion, bien qu'il y ait au fond de mon cœur un foyer encore bien menaçant parfois. Mes enfants me donneront la force de briser tout ce qui m'éloignerait d'eux ou de la manière d'être qui est la meilleure pour leur éducation, leur santé, leur bien-être, etc...
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George Sand à Eugène Delacroix, à Paris.
[avril ou mai 1838].

Mon cher Lacroix,
Je pars demain à cinq heures du matin, je voudrais bien ne pas partir sans vous dire adieu, sans vous parler de Médée, qui est une chose magnifique, superbe, déchirante ; décidément, vous êtes un fameux barbouilleur ! pour vous décider à venir ce soir, je vous dirai que Chopin nous joue du piano en petit comité, les coudes sur le piano, et c'est alors qu'il est vraiment sublime. Venez à minuit si vous n'êtes pas trop dormeur, et si vous rencontrez des gens de ma connaissance, ne le leur dites pas car Chopin a une peur affreuse des Welches. Adieu, si vous ne venez pas, souvenez-vous de m'aimer un peu.
George
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10. -George Sand à la Comtesse Marliani, à Paris
[Nohant, le 23 mai 1838]

Chère belle, j’ai reçu vos bonnes lettres et je tarde à vous répondre à fond parce que vous savez que le temps est variable dans la saison des amours (style Dorat). On dit beaucoup de oui, de non, de si, de mais dans une semaine, et souvent on dit le matin : décidément ceci est intolérable, pour dire le soir : en vérité c’est le bonheur suprême. J’attends donc pour vous écrire tout de bon que mon baromètre marque quelque chose de stable du moins de certain pour un temps quelconque.
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Ce Chopin est un ange, sa bonté, sa tendresse et sa patience m’inquiètent quelquefois ; je m’imagine que c’est une organisation trop fine, trop exquise et trop parfaite pour vivre longtemps de notre grosse et lourde vie terrestre. Il a fait à Majorque, étant malade à mourir, de la musique qui sentait le paradis à plein nez, mais je suis tellement habituée à le voir dans le ciel qu’il ne me semble pas que sa vie ou sa mort prouve quelque chose pour lui. Il ne sait pas bien lui-même dans quelle planète il existe, il ne se rend aucun compte de la vie comme nous la concevons et comme nous la sentons.
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J’ai fait la connaissance d’une grande célébrité : Madame Dudevant, connue sous le nom de George Sand ; mais son visage ne m’est pas sympathique et ne m’a pas plu du tout. Il y a même en elle quelque chose qui m’éloigne.
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La comtesse d’Agoult à George Sand, à Nohant.
Paris, 8 avril 1837.

[…] Chopin est l’homme irrésistible ; il n’y a chez lui que la toux de permanent […][1]

Marie d’Agoult désirait nuire à Chopin dans l’esprit de George Sand. Trois jours auparavant, la romancière lui avait adressé de Nohant les lignes suivantes :
« Dites à Mick… (manière non compromettante d’écrire les noms polonais) que ma plume et ma maison sont à son service et trop heureuses d’y être, à Grr… que je l’adore, à Chopin que je l’idolâtre, à tous ceux que vous aimez que je les aime et qu’ils seront les bienvenus amenés par vous […] »

Sous le ton de badinage de cette lettre, Marie avait, sans doute, deviné qu’Aurore était éprise de Chopin. Or, Chopin était loin d’être indifférent à Marie, qui, en grande coquette, désireuse que les hommages s’adressassent à elle seule, usa de beaucoup de ruses pour tenter d’empêcher Aurore et Frédéric de se lier.
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1. — Frédéric Chopin à sa famille, à Varsovie.
[1836.]
[…] J’ai fait la connaissance d’une grande célébrité : Madame Dudevant, connue sous le nom de George Sand ; mais son visage ne m’est pas sympathique et ne m’a pas plu du tout. Il y a même en elle quelque chose qui m’éloigne. […][1]

La première impression faite par George Sand sur Chopin n’eut, on le voit, rien de favorable. Les phrases ci-dessus, extraites d’une lettre détruite et dont la trace subsiste grâce à l’ouvrage de Karasowski, sont corroborées par ce fragment d’un message de Ferdinand Hiller à Liszt :
« Un soir, dit Hiller, tu réunis chez toi l’élite de la littérature française. Certes, George Sand ne pouvait y manquer. En me reconduisant chez moi, Chopin me dit : — « Quelle femme antiphatique, cette Sand ! Est-ce vraiment bien une femme ? Je suis prêt à en douter ».
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22 - Frédéric Chopin à Julien Fontana, à Paris.

Palma, le 15 novembre 1838.

Mon bien cher,

Je suis à Palma au milieu des palmiers, des cèdres, des cactus, des oliviers, des orangers, des citronniers, des aloès, des figuiers, des grenadiers...enfin de tous les arbres que possède les serres du Jardin des Plantes. Le ciel est de turquoise, la mer de lapis-lazuli; les montagnes, d'émeraude et l'air est comme au ciel. Du soleil toute la journée. Tout le monde est vêtu comme en été car il fait chaud. La nuit, on entend des chants et le son des guitares pendant des heures entières. Il y a d'énormes balcons, d'où des pampres retombent. Les remparts datent des arabes. La ville et tout en général reflètent l'Afrique. Bref, une vie admirable!
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