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Critique de adtraviata


Les mots me manquent pour parler de ce court roman d'Antoine Chplin qui raconte avec une grande économie de moyens une soirée, une nuit, un repas quelque part pas loin de « la centrale » qui n'est jamais nommée. Un rendez-vous entre Gouri et son passé lorsqu'il vivait à Pripiat, un rendez-vous marqué d'une étape chez Yakov et Vera, le temps de quelques heures chez des amis. le temps pour Antoine Choplin d'évoquer à mots couverts la catastrophe, l'évacuation sans explication des habitants de Pripiat, les sauveteurs qu'on a exposés à des taux de radiations mortels, la pluie noire, les villages abandonnés, la terre souillée. Et surtout les gens, ceux qui ont survécu, ceux qui vivent avec la mort en embuscade dans leur chair, ceux qui voudraient revenir là où ils habitaient, et ceux qui gardent la vie vivante, si je puis m'exprimer ainsi. Vera et son accordéon, Vera et ses gestes souriants, et Yakov qui se souvient des jours qui ont suivi la catastrophe et ne sort plus guère de son lit, et Gouri qui met ses talents d'écrivain public au service des exilés, des survivants, Gouri le poète tellement nostalgique. Si Antoine Choplin raconte ce moment avec simplicité, en se « contentant » presque de relater ce qu'il observe des gens et du paysage, il sait nous faire ressentir ce sentiment d'abandon, de déréliction qui plane sur la zone. Mais il montre aussi que les mots qui disent, qui poétisent, qui relient les gens sont des traces d'humanité précieuses qui ne s'éteindront pas.
Lien : https://desmotsetdesnotes.wo..
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