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Critique de mgeffroy


Comment insuffler la vie à un personnage de tableau, comment peindre un héron sur une toile et éviter l'impression d'animal empaillé ? C'est l'obsession de Basilio, jeune homme de Guernica, qui peint des hérons mais n'accepte pas d'être considéré comme un peintre. Guernica est une petite ville tranquille, les gens semblent tous se connaître. L'auteur prend le temps de nous amener au café, au bal, au marché... Il nous fait suivre Basilio dans les marais pour ses rencontres avec les hérons ; sa timidité lorsqu'il veut vendre son cochon au marché et son amour, timide également pour Celestina. Nous sommes pris par cette sérénité, cette douceur ambiante, à peine troublée par l'arrivée d'un semblant de troupe républicaine qui vient camper aux abords de la ville et qui nous rappelle que l'Espagne est en guerre.
Alors bien sur, on connaît l'histoire de Guernica, ne serait-ce que par le tableau de Picasso mais quand les Messerschmitt lâchent leurs bombes incendiaires sur la ville, on ne peut s'empêcher d'être surpris par la violence de l'assaut. La "dolce vita" de la première partie du roman nous avait fait oublié que cette deuxième partie était inéluctable, qu'elle arriverait à un moment ou à un autre.
La force du roman réside dans la capacité d'Antoine Choplin à nous montrer le calme de cette ville avant le déluge de feu, mieux nous faire voir l'atrocité, le cheval calciné, la course des hommes et des femmes affolés, les taurillons meuglant en proie aux flammes... et ce héron à l'aile brisée, la plus réussie des peintures de Basilio.
Après la lecture de ce roman, j'ai cherché une reproduction du Guernica de Picasso et, comme Basilio, je l'ai regardé, les yeux fermés.
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