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Critique de gouelan


« On n'a jamais rapporté le cas d'une forêt d'arbres creux, n'est-ce pas ? »

À l'arrivée au camp de Terezin, ville-ghetto en république tchèque, le regard de Bedrich s'arrête sur les deux ormes à l'entrée du camp. Puis sur les poteaux et les babelés, posés comme une cicatrice, une portée de silence assourdissant.

Bedrich est dessinateur.

Mais le soir, les hommes et les femmes contraints de dessiner des plans pour le ghetto, crayonnent la vérité, avec les ombres, les silences, et parfois un rayon de soleil, une note de musique, un poème.

Ils sont comme ces deux ormes. Ils ne sont pas creux. Ils portent en eux l'élan d'un espoir, d'une vérité, d'une richesse. Ils sont faits de lignes brisées par les barbelés, les ordres, la cruauté. Ils se courbent sous le poids de la noirceur. Mais leurs coups de crayon s'élancent en secret, dans le désordre du silence, vers les cieux, pour faire entendre la vérité, pour vivre encore, même décharnés. Leur imagination les porte au loin.

Un livre comme un coup de crayon sombre avec quelques touches de lumière. Un tableau qui suggère, une mélodie qui effleure. L'invisible se révèle dans le creux des silences.

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