AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de MartineAb


J'avais beaucoup aimé Incendie, le livre épistolaire écrit avec Hubert MINGARELLI qui avait pour sujet la guerre en ex-Yougoslavie.
Cette fois, le texte, bref, remonte plus loin dans le temps, puisque l'auteur nous immerge à Terezin, en 1941.
Le héros, Bedrich, arrive dans ce camp-ghetto avec femme et enfant à la première page, et le quitte à la dernière.
Dans les courts chapitres du récit (j'hésite à écrire roman, tant le contexte est terrible, mais surtout en raison du travail d'écriture qui vise à cerner, retranscrire et partager une réalité pourtant impartageable), nous suivons pour quelques mois l'installation de Bedrich, son travail de dessinateur, les amitiés qui se nouent, les moments de "loisir" passés avec sa femme et son fils. Nous découvrons aussi l'organisation du camp, la faim permanente, les maladies, les dortoirs, l'ordre implacable nazi...
Le talent de dessinateur de Bedrich, qui travaillait comme caricaturiste pour un magazine, est mis au service de l'organisation du camp : son premier travail consiste à dessiner les plans d'un crématorium.
Toute l'habileté de l'auteur est de nous faire assister , en marge du travail officiel, à l'émergence, cachée évidemment, de dessins plus personnels de Bedrich et de quelques collègues, consacrés à la vie quotidienne du camp.
L'espoir de faire savoir ce qu'ils vivent, le besoin, malgré le risque, de pratiquer une activité qui fait sens, tout cela est vécu et écrit sans aucune emphase, juste comme une nécessité de continuer d'être soi, malgré tout.
Le livre se nourrit aussi de faits réels, puisque l'on a retrouvé, après la guerre, de très nombreux dessins à Terezin, et qu'on sait que les Nazis ont créé un décor pour tromper la Croix Rouge, venue visiter le camp.
L'écriture au présent, l'absence de dialogues, la précision des descriptions renforcent encore le pouvoir évocateur de cette magnifique écriture.
A lire absolument, malgré la noirceur qui, forcément, imprègne tout le texte.
Commenter  J’apprécie          82



Ont apprécié cette critique (7)voir plus




{* *}