AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Pois0n


A défaut de pouvoir le faire en vrai, embarquement immédiat à bord d'un train au périple pour le moins mouvementé... ou pas. Car si l'intrigue se déroule effectivement dans l'Orient-Express, celui-ci se retrouve rapidement immobilisé par la neige ! Pas de bol pour moi qui privilégie les lectures de saison. Toujours est-il que, si le train est à l'arrêt, un meurtre à l'intérieur rend le voyage plutôt agité.

Le livre me faisait de l'oeil depuis un moment, mais c'est la critique de Phoenicia ici même qui l'a finalement propulsé dans ma liste d'achats. D'autant que mon défi perso du challenge « Mauvais Genres », consistant à lire un ouvrage grâce (ou à cause de, c'est selon) la critique d'un autre participant, traînait depuis encore plus longtemps. Alors, en tombant dessus en rayon...
L'occasion idéale de renouer avec la Reine du Crime, vingt ans après l'avoir découverte en classe via « Dix petits n***s ».

Là encore, il s'agit d'un huis-clos, mais contrairement à l'ouvrage précité, le Crime de L'Orient-Express ne propose ni décor, ni suspense. Poirot et ses compagnons sont coincés dans un train à l'arrêt au beau milieu de nulle part et le livre, très court, se focalise sur la résolution du mystère. Même les descriptions des nombreux protagonistes sont finalement assez sommaires.
L'intrigue se veut donc très linéaire : un crime, l'interrogatoire des différents passagers, la fouille de leurs bagages... tout est très carré, il n'y a qu'à suivre les dialogues en prêtant attention aux détails que, de toutes façons, Poirot relèvera plus tard. L'autrice oriente, à dessein, nos soupçons sur un personnage en particulier, mais bien évidemment, le doute demeure jusqu'à ce que le détective commence à faire part de ses propres suppositions... à l'aide d'éléments auxquels nous, lecteurs, n'avons pas accès. Mais à partir de ce moment-là, on comprend assez facilement ce qu'il s'est passé, avant la grande révélation finale.

Lire « Le Crime de l'Orient-Express », c'est comme prendre le train : tout avance sur des rails et il n'y a qu'à se laisser porter par la narration. En ce sens, l'ouvrage est réussi et sa lecture plaisante, ce que confirme son succès depuis presque quatre-vingt-dix ans. Car si le fond de l'affaire se veut compliqué, la lecture, elle, s'avère très simple : pas d'à-côté, pas de mystères, tout a une raison d'être ou une explication. Reste que, finalement... heureusement que le livre est court car l'ensemble manque de rebondissements. Pendant un peu plus de 200 pages, on se contente de suivre les raisonnements de Poirot, et c'est tout. le texte s'avère un peu lisse et froid, une certaine distance empêchant de s'immerger aux côtés des personnages.

Bref, c'est bon... mais ça ne sort pas non plus du lot, surtout en 2020, où nombre de polars ont depuis repris et amélioré la recette du crime en huis-clos a priori insoluble. C'est un fait, j'avais préféré « Dix Petits N*** », non seulement plus intimiste dans son approche, mais où l'on ne savait jamais qui allait mourir et où il était tout bonnement impossible de deviner le fin mot de l'histoire. Reste que le déroulement de celle-ci est plutôt bien troussé, et qu'elle reste une valeur sûre.
Commenter  J’apprécie          141



Ont apprécié cette critique (14)voir plus




{* *}