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Critique de Syl


Syl
22 février 2016
Coeur de feu, un rubis ayant appartenu à la Grande Catherine de Russie, a été acheté par le milliardaire américain van Aldin pour sa fille chérie, Ruth Kettering. Pierre convoitée, mystérieuse, on dit d'elle qu'elle porte malheur à celui qui l'acquiert.
Fatalité ou hasard, la superstition frappe sa nouvelle propriétaire à bord du Train Bleu, une ligne qui mène ses voyageurs vers la Riviera.

Qui a volé et tué Ruth ? Plusieurs personnes seraient susceptibles de l'avoir fait et c'est à Hercule Poirot de le découvrir…
Nice, dernier arrêt !

Éditée en 1928, cette histoire débute comme un roman d'espionnage avec des personnages cosmopolites ; un Russe, un Américain, un Grec, un Français… L'atmosphère froide, mystérieuse, sombre et oppressante, change après quelques pages pour nous embarquer dans un train luxueux en direction de la Côte d'Azur, parmi des voyageurs en quête de soleil, de légèreté et d'amour. Présent dans le train, retraité et vacancier, Hercule Poirot va être sollicité par van Aldin pour mener l'enquête sur la mort de sa fille qui a été défigurée et étranglée dans son compartiment en pleine nuit.

Pour le plaisir de nos petites cellules grises, Agatha Christie complique la trame de ce suspense en nous baladant. Des rues malfamées de Paris, nous passons dans les quartiers chics de Londres, puis dans un petit village tranquille du Kent, St. Mary Mead que nous connaissons bien pour l'avoir découvert avec Miss Marple… Nous prenons le train et nous arrivons sur la Riviera. Cette intrigue doit se mériter ! a dû se dire la romancière… du paysage et de nombreux personnages à soupçonner.
Autour du meurtre, munissez-vous de quoi noter, il y a…
. le groupe des suspects proches de la victime, le mari, l'amant et la maîtresse… un vaudeville ! Ruth voulait divorcer de Derek, un aristocrate désargenté épousé pour son titre, et rejoindre son amant, le comte de la Roche, un sacré gredin. Quant à lui, Derek, un joueur et un noceur, poussé par sa maîtresse Mireille, ne souhaitait pas le divorce…
. le groupe des escrocs qui veulent le rubis… Un mystérieux et dangereux criminel connu sous le nom du Marquis… Se profilent aussi un Grec et sa fille, les Papopoulos, plus receleurs qu'antiquaires.
. et le groupe qui encadre Katherine Grey, une femme de trente-trois ans qui vient d'hériter de la fortune de la vieille dame qui l'employait depuis une dizaine d'années en tant que dame de compagnie. Invitée par Mme Tamplin, une lointaine cousine, Katherine prenait le train bleu pour la rejoindre.

Dans ce roman, Hercule Poirot semble un peu désenchanté, solitaire. La retraite ne lui convient pas du tout et la compagnie de son valet George n'est pas des plus pétillantes. C'est donc avec un réel ravissement qu'il va conduire l'enquête et aborder tous les protagonistes (des chaînons les relient les uns aux autres). On le retrouve vif, charmant, toujours très confiant en ses capacités, un peu séducteur… Deux jeunes femmes vont l'aider dans ses recherches, Katherine Grey et Lennox Tamplin ; perspicaces et intuitives.

Lorsqu'elle a écrit ce roman, Agatha Christie venait de subir le décès de sa mère et de découvrir l'infidélité de son mari. Je me demande si en dessinant le personnage de Katherine, elle n'a pas mis un peu de sa personnalité, et, désirant s'affranchir de tout joug, lui offrir une belle indépendance.
Quand dans son autobiographie, elle dit « ce misérable livre », je suis loin de l'approuver ! J'ai trouvé cette enquête passionnante, bien aboutie et très fine. Comme à son habitude, elle raconte superbement la nature humaine et ses complexités. Nous épatant, toujours.
Vous l'aurez compris… je vous le recommande !
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