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Critique de Biblioroz


Des petites maisons coquettes de style victorien se partagent une rue, la rue Wilbraham Crescent. Comme son nom l'indique, elle décrit une courbe, autrement dit un arc de cercle, ou une demi-lune ou un croissant, au choix.
La jeune Sheila Webb, employée d'une agence de sténodactylos, y a rendez-vous chez une miss Pebmarsh partie faire des courses. Selon les directives de sa patronne, Sheila rentre au numéro 19 et ressort illico en couinant, suffocant et tremblant. Sur fond de tic-tacs multiples lancés par diverses pendules et pendulettes, un cadavre gît derrière le sofa. En sortant, elle se précipite dans les bras du jeune Colin qui passait innocemment par là, en suivant tout de même une piste de crescents, enfin de croissants, bref une histoire d'espionnage.

L'ensemble apparaît comme un drôle de divertissement, avec une affaire complètement invraisemblable.

Agatha Christie s'est amusée en grossissant les traits des résidents de cette rue : une femme anémique et son mari entrepreneur volubile, une fofolle de chats, une mère agacée par ses deux garçons adorables mais épuisants… On y trouve aussi son amour des jardins qui, ici, se jouxtent de façon un peu bizarre et communiquent par petits bouts et donnent, ou non, une visibilité chez le voisin.

Heureusement que Colin fréquente un certain Hercule Poirot qui vieillit et s'ennuie. Il continue cependant à exercer ses petites cellules grises en approfondissant l'étude de romans policiers et en sirotant ses tisanes ou un chocolat chaud. Selon lui, il suffit de poser les bonnes questions au voisinage, les lui rapporter et bien carré dans son fauteuil, les yeux fermés, les petites cellules grises font leur oeuvre. Ce qui agace le jeune agent secret !

Les pointes d'humour du récit du jeune Colin, l'extravagance des pendules qui se sont multipliées pour enrober ce meurtre, l'originalité de la topographie de la rue, la petite touche inévitable de sentiments amoureux et la sempiternelle tasse de thé en toutes circonstances meublent de manière distrayante cette petite énigme.
Une petite sauce mortelle, liée par plusieurs ingrédients qui viennent quelque peu l'alourdir en venant s'additionner, sans trop de réalisme. Cette sensation trouve tout de même son explication en fin de lecture et me conforte dans l'idée qu'Agatha Christie a dû bien s'amuser en écrivant Les pendules.
À lire pour une petite pause divertissante, sans s'attacher au final qui déçoit un peu cette fois-ci.
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